Au Royaume
Bouzoubaࢠcourt-circuite l’IGF
Mohamed Bouzoubaà¢, ministre de la Justice, a-t-il transmis de manière un peu trop précipitée le dossier de la CNSS à la Cour spéciale de justice ?
Mohamed Bouzoubaâ, ministre de la Justice, a-t-il transmis de manière un peu trop précipitée le dossier de la CNSS à la Cour spéciale de justice ? Si la majorité de l’opinion publique a accueilli positivement la décision du ministre, rendue publique mardi 16 décembre, certains observateurs s’interrogent sur le timing de la décision. En effet, lors d’une de ses premières sorties médiatiques, en début d’année, Mohamed Bouzoubaâ avait annoncé qu’il ne remettrait le dossier de la CNSS à la justice qu’une fois que l’Inspection générale des Finances (IGF) aurait terminé son enquête et remis son rapport définitif. Or, à ce jour, et comme nous avons pu le vérifier auprès de certaines sources à la caisse, la mission de l’IGF n’est toujours pas achevée. Pour quelles raisons le ministre de la Justice a-t-il changé d’avis en décidant de ne pas attendre le rapport d’inspection ? Contacté par La Vie éco, un membre du cabinet de Mohamed Bouzoubaâ explique que ce dernier «ne s’attendait pas, d’abord, à ce que la mission de l’IGF dure aussi longtemps». Les inspecteurs épluchent, en effet, les comptes de la CNSS depuis plus de huit mois. D’un autre côté, «le ministre voulait, à travers sa décision, démentir ceux qui, depuis un certain temps, prêtent au gouvernement l’intention de vouloir enterrer le dossier». Maintenant, la question qui se pose est celle de savoir ce qu’on fera du rapport de l’IGF qui sera certainement rendu alors que la Cour spéciale aura déjà entamé son enquête. Réponse du ministère : «Ce n’est pas grave, les conclusions des inspecteurs viendront compléter les investigations». Mais, dans l’intervalle, sur la base de quelles preuves officielles va-t-on juger les accusés ? C’est ce qu’on appelle mettre la charrue avant les bœufs.