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Aziz Alami Gouraftei, DG par intérim de l’OFEC

Aziz Alami Gouraftei est directeur général par intérim de l’Office des foires et expositions de Casablanca depuis 2008. Il a apporté plus d’entrain à  l’office qui
a traversé des périodes difficiles.

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Aziz Alami Gorfti 2013 03 01

C’est en pleine préparation du prochain salon «Piscine Expo» que nous avons rencontré Aziz Alami Gouraftei, directeur général par intérim de l’Office des foires et expositions de Casablanca (OFEC). Entre deux réunions, il nous a parlé pendant une bonne heure d’une activité qui lui tient particulièrement à cœur. Cinq ans après avoir rejoint cet établissement, Aziz Alami Gouraftei semble à l’aise dans cette fonction. L’Office n’est plus empêtré dans ses dettes et le chiffre d’affaires croît régulièrement.

Natif de Casablanca, Aziz Alami poursuit sa scolarité primaire à l’école Abdelmoumen. Il est d’ailleurs très attaché à la ville blanche et se définit lui-même comme un «Casablancais pur». En 1970, il sera pourtant contraint de quitter la ville très jeune pour le Lycée militaire de Kénitra où il poursuit ses études secondaires. «J’avais à peine dix ans quand j’ai quitté ma famille pour voyager seul. Et malgré le fait que cela vous forge une personnalité et vous apprend l’autonomie et la débrouillardise, ça a également ses inconvénients», explique-t-il. Huit ans plus tard, il décroche son baccalauréat et s’envole pour la France afin de s’inscrire à des cours d’architecture. Un souci au niveau des préinscriptions le contraindra à attendre l’année suivante.

Il a accompagné les créateurs d’entreprises au CRI de Casablanca pendant 5 ans

Entretemps, il s’inscrit à des «séances de la structure et de la matière» à Rouen. En 1980, il commence enfin ses études en architecture à Paris.
Cette période qu’il passera dans la Ville des lumières le marquera car, en plus des opportunités qu’offrait l’école en matière de savoir et de connaissances, le côté pratique l’a emballé. «J’avais participé à plein d’actions notamment sur un chantier qui utilisait les matériaux de récupération avec lesquels il fallait réussir à construire les locaux d’une école d’une clinique de psychothérapie grâce à des wagons récupérés sur l’Orient Express», raconte Aziz Alami. Il effectue durant ce temps plusieurs petits boulots pour subvenir à ses besoins travaillant comme coursier et chauffeur d’un magistrat français qui l’aurait initié aux coulisses de la vie politique française.

En marge de ses études d’architecture, il suit des cours de lettres par passion pour la littérature et des cours de droit par pur hasard. «J’étais volleyeur et on était venu me chercher pour jouer avec l’équipe de la faculté d’Assas en m’offrant une inscription aux cours de droit dans la même faculté. Je me suis dit que puisque l’inscription était faite, ce serait dommage que je rate les cours». Une fois son parchemin obtenu, il enseignera l’architecture comme maître-assistant pendant deux ans.
En 1988, et malgré le confort matériel et plusieurs opportunités, Aziz Alami décide de rentrer au pays, en raison de son «attachement profond aux racines». Il commence alors par un service civil dans une préfecture et au bout d’une année intègre une commune comme architecte.

En 2002, il est à la tête du département «Création d’entreprises» du CRI de Casablanca dont il devient directeur adjoint. La nature des deux fonctions peut paraître différente. Mais un architecte est aussi un facilitateur du fait qu’il fait le lien entre différents intervenants dans l’acte de bâtir.

Au CRI encore, le poste est riche d’expériences surtout dans le domaine de l’entreprenariat et la création d’entreprises. Il y applique ses connaissances en aménagement du territoire pour l’implantation optimale des investisseurs sur le territoire. Mais la réalisation qui le marquera étant l’émission TV «Challenger» qui aura permis de faire «entrer l’esprit de l’entreprenariat dans tous les foyers».

Il œuvre pour une meilleure organisation du secteur

A sa venue à l’OFEC en 2008 comme DG par intérim, Aziz Alami Gouraftei trouve un établissement qui n’était pas au mieux de sa forme. «J’ai constaté que la vraie problématique à l’OFEC était liée au sureffectif», explique-t-il. Il lance alors un plan de départ volontaire qui permet d’alléger l’effectif de 74 personnes sur un total de 118. Le véritable tour de force réside dans l’autofinancement du programme puisque ce dernier n’a pas été budgétisé dans la Loi de finances de l’année 2008. Suivra une large mise à niveau de l’infrastructure des locaux (étanchéité, électricité, sol, …) qui continuent toujours aujourd’hui. Pour Aziz Alami, l’OFEC est et restera un outil de promotion des différents plans sectoriels établis par le gouvernement.
Malgré le travail important qu’il aura accompli, beaucoup de choses restent à faire pour la promotion du secteur, notamment un élargissement de l’espace d’exposition. Les 20 000 m² de surface d’exposition disponibles à Casablanca, non compris le centre de l’Office des changes, ne suffisent pas. «Nous avons besoin dans un premier temps de 15 000 à 20 000 m² supplémentaires puis 30 000 à 40 000 m²», explique le directeur. De plus, le secteur, tout en restant libre, a besoin d’un minimum de réglementation avec la mise en place de normes et de critères pour définir un salon. Le troisième point à travailler est l’accompagnement des entreprises, surtout le tissu des PME-PMI, afin de les sensibiliser aux enjeux et à l’importance de participation aux salons et expositions. De gros chantiers en perspective.