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Abderrahim Oummani : avec ses 30 ans de carrière, l’hôtellerie n’a plus de secret pour lui

Après un diplôme à  l’Institut du tourisme de Tanger, il fait ses premières armes au ministère du tourisme.
En 1979, il rejoint Hôtels Atlas Sotoram comme contrôleur de gestion avant de passer à  la chaîne Safir.
Il dirigera plusieurs hôtels 5 étoiles à  Agadir, parallèlement à  ses occupations politiques et associatives.

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Une carrière exceptionnelle peut commencer par un pur hasard. Lorsque Abderrahim Oummani, actuellement DG de l’hôtel Sahara d’Agadir et président du Conseil régional du tourisme de la même ville, entama sa carrière dans le secteur du tourisme, il n’avait pas de raison particulière ni même une attirance pour l’activité. Bref, il ne rêvait pas de devenir l’expert qu’il est aujourd’hui. Et il ne s’agit pas là de mots car Abderrahim Oummani est expert assermenté près des tribunaux nationaux depuis 1997 et cette reconnaissance va être consacrée par une autre à l’international puisque, depuis 2004, il est membre de l’Association internationale des experts scientifiques du tourisme qui est basée à Genève.
Abderrahim est né dans une famille modeste à Safi, en 1955. Il est l’aîné d’une fratrie de 9 enfants. Son père est contremaître dans une entreprise de textile et sa mère, comme il se doit dans une famille conservatrice, femme au foyer. Il fait des études classiques dans l’enseignement public. Le premier tournant va se produire lorsqu’il se met en tête d’avoir un bac «Sciences éco» et un diplôme de technicien en hôtellerie. Il s’inscrit alors à l’Institut supérieur international du tourisme de Tanger où il obtient son diplôme en 1977 parmi les toutes premières promotions. La 4e, se rappelle-t-il, «sans le moindre effort». Il complète sa formation par plusieurs stages en France, Suisse et Allemagne. Et c’est tout naturellement qu’on lui propose de faire son service civil, obligatoire à l’époque, au ministère du tourisme qui avait fusionné avec le département de l’urbanisme.

Il est parmi les principaux animateurs du RNI

Quand il débarque au ministère, la problématique, se rappelle-t-il, était exactement la même qu’aujourd’hui : on débattait de la capacité qu’il fallait développer, de la manière dont il fallait mener les campagnes pour faire connaître les produits du pays et des transporteurs aériens qu’il fallait convaincre de mettre la destination «Maroc» dans leur stratégie. Sauf qu’à l’époque, il manquait le plus important : une vision globale et une stratégie, une vraie. Mais un événement va se produire et l’éloignera momentanément du secteur. En effet, feu Hassan II avait décidé, en 1978, d’appeler les lauréats des grandes écoles, dont celle du tourisme, à venir renforcer les rangs des FAR et c’est dans une toute autre direction que va s’engager Abderahim Oummani qui deviendra ainsi officier au sein du 5e Régiment d’artillerie royale. Il gardera de cette expérience le sens de la discipline, de l’ordre mais aussi du commandement qui le servira tout au long de sa carrière. Elle fera aussi de lui «un politique». Il sera élu à la Chambre des conseillers sous l’étiquette RNI, membre de la commission centrale de ce parti, président du Conseil préfectoral d’Agadir et membre du Conseil municipal.
Sa vie professionnelle commence réellement en 1979 lorsqu’on lui propose un poste de contrôleur de gestion chez Hôtels Atlas Sotoram, filiale spécialisée de Royal Air Maroc, à Agadir. Une année plus tard, il rejoint l’hôtel Europa Safir, un 5 étoiles de 300 chambres, toujours dans la même ville, comme attaché de direction générale et superviseur général chargé du contrôle financier, budgétaire et food & beverage. En 1982, il devient Dga de ce même établissement, au moment où la chaîne, rebaptisée Farah, passe dans le giron du Consortium maroco-koweitien pour le développement (CMKD). Il va alors faire montre de résultats surprenants puisque, en 1988, il en prend les commandes. L’hôtel va afficher des records d’occupation, atteignant les 93% et un chiffre d’affaires de 30 MDH. Deux ans plus tard, on lui confie corrélativement à ses fonctions dans la capitale du Souss, la direction générale de Safir Casablanca.

Un parcours de 15 ans au sein de la chaîne Safir devenue Farah

C’est en 1994 qu’il atteint le sommet de la hiérarchie en devenant DG de la chaîne qui comptait 9 hôtels au Maroc. Rapidement, il commence par travailler sur la valorisation des ressources humaines et place la formation parmi ses priorités. Il va d’ailleurs inaugurer les premiers cycles de formation alternés avec les instituts hôteliers. Il multiplie les contacts avec la profession au Maroc et participe aux salons de l’époque.
Deux ans après, il revient à Agadir pour diriger l’hôtel Sahara, un 5 étoiles de 310 chambres, direction qu’il assume encore aujourd’hui. La question est de savoir comment cet homme très occupé trouve  le temps d’être un membre associatif très actif de l’Association hôtelière, de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière qu’il a présidé de 1999 à 2007, mais aussi du Conseil régional du tourisme (CRT) d’Agadir dont il est président pour un deuxième mandat. Et tout cela ne l’empêche nullement de diriger son agence de voyages «Go Holiday» qui emploie sept permanents et a fait un chiffre d’affaires de 12 MDH en 2009. A 55 ans seulement, il n’est pas près de regretter. Sa passion pour le secteur touristique reste intacte.