SUIVEZ-NOUS

Au Royaume

Abdelaziz Bennis, DG d’IBB management

Après un DESS en ressources humaines, il débute comme consultant junior en France chez Hewitt et Kraft Foods avant de revenir au Maroc. Il passera 3 ans dans l’ex-BCM et Attijariwafa bank puis, en 2006, décide de créer IBB management en s’associant avec l’ancien PDG de la banque, Ali Ibn Mansour.

Publié le


Mis à jour le

Abdelaziz Bennis 2011 05 27

Le sens des affaires ne se transmet ni ne s’enseigne. Pourtant, il y a des rudiments et des réflexes qu’on peut acquérir, parfois très tôt, surtout si on appartient à une famille de commerçants. C’est bien le cas de Abdelaziz Bennis qui, encore écolier, a été initié, durant les périodes des vacances, principalement par son grand-père, au sens de l’accueil et du contact avec le client. Cela l’a si bien marqué qu’il était convaincu qu’il devait se mettre à son compte le plus tôt possible. Un peu plus tard, il comprendra qu’il fallait prendre son mal en patience et travailler d’abord pour les autres pour s’aguerrir.
C’est à Casablanca qu’est né Abdelaziz Bennis en 1977 dans une famille de deux enfants dont il est l’aîné. Son père est cadre dans le privé et sa mère femme au foyer. Si dans sa famille on considère que le commerce peut servir d’ascenseur social, le travail et la sacralité des études en sont les autres piliers. Le jeune Abdelaziz en est si imprégné qu’il va faire un parcours scolaire sans faute et son père a veillé à ce que cela soit sanctionné par un bac «C» au Lycée Lyautey, en 1995. Le reste coule de source. Il s’inscrit en France pour ramener un bon diplôme. Le jeune homme commence par un Deug en économie à l’université de Paris XII à Créteil. Il décide de se spécialiser dans un secteur porteur et songe un moment au tourisme. Puis son choix se porte sur les ressources humaines. Il passe sa licence puis sa maîtrise et décide d’enchaîner avec un DESS qu’il obtient en 2001. S’il a pu se consacrer exclusivement à ses études, c’est grâce à sa famille qui prenait tout en charge. En cours de route, il fait des stages au Maroc chez Arthur Andersen et Optimum conseil mais aussi dans des cabinets français. C’est à partir de là qu’il participe à des études sur les RH et sur l’organisation.

La fusion BCM Wafabank fut une expérience enrichissante

Très vite, Abdelaziz Bennis décroche son premier emploi comme consultant junior en France chez Hewitt Associate. Il va tout de suite travailler sur la problématique de la rémunération et des avantages sociaux, tout comme sur la gestion de carrières. Il se penche aussi sur de nouvelles formules en vogue comme les «stocks options» qui, en France, bénéficiaient d’une fiscalité avantageuse. Il est encore jeune et, au bout d’une année à peine, se laisse séduire par une proposition de Kraft Foods, distributeur de café et de chocolat dans l’Hexagone. Là aussi, c’est toujours pour la rémunération et la fidélisation du personnel que son employeur lui demande de mettre en place un dispositif. Après ces deux premières expériences, en 2003, il décide de rentrer au Maroc. Il est recruté par l’ex-BCM et, six mois plus tard, cet établissement rachète Wafabank avec laquelle il a fusionné pour donner naissance à Attijariwafa bank. Ce fut une période riche pour lui. En effet, il est responsable RH de la banque de détail et participe activement à la réorganisation. Comme il donne satisfaction, on lui confie le pôle des filiales spécialisées. Ce n’était pas de tout repos parce qu’il fallait gérer la pression qui montait durant une telle période où chacun cherche à préserver sa place et obtenir de meilleures conditions dans la nouvelle entité.
Mais, en 2006, il sent que le moment est venu de créer sa propre entreprise et il sait le créneau qu’il va investir : le recrutement dans le domaine du  top management. Il a vu la difficulté des  grandes entreprises à trouver ce personnel très pointu et que, le plus souvent, elles s’appuyaient exclusivement ou presque sur leurs propres réseaux.

Son cabinet vient de s’allier à Korn/Ferry international, un des géants mondiaux du secteur

Abdelaziz Bennis s’en ouvre à un de ses anciens patrons à la banque, Ali Ibn Mansour, ancien président de la BCM, qui non seulement lui ouvre son carnet d’adresses mais s’associe avec lui, à parts égales, pour créer IBB management. Ils n’ont pas besoin de beaucoup d’argent  et réunissent 500 000 DH dont 100 000 DH pour le capital. Le travail commence en avril, et, en décembre 2006, le  chiffre d’affaires atteint déjà un  bon million de dirhams. Abdelaziz Bennis raconte les débuts : «La question était de convaincre de gros clients et notamment les multinationales de faire confiance à notre jeune cabinet. Il faut dire que le créneau étant vierge, il fallait juste travailler d’arrache-pied pour le conquérir car le manque était patent». En peu de temps, IBB management va compter dans son portefeuille Coca Cola Afrique du Nord, Tanger Med SA, la  toute nouvelle banque postale Al Barid Bank, Shell, Renault, Alliances, des filiales de la CDG et bien d’autres grandes entreprises. A ce jour, le cabinet emploie dix personnes et a été à l’origine du recrutement de pas moins de 600 hauts cadres dirigeants dans le pays. Abdelaziz ne fait pas de mystères ni sur les méthodes de travail aux normes les plus pointues forcément  ni sur le mode de rémunération du cabinet (un pourcentage sur les émoluments bruts annuels des dirigeants recrutés) et les perspectives d’avenir. Aujourd’hui, le cabinet a élargi sa clientèle à tous les secteurs. Mais, surtout, il s’est allié au grand cabinet international Korn/Ferry, présent un peu partout dans le monde et qui a voulu renforcer sa présence en Afrique du Nord. Cette opération ne comprend aucun volet capitalistique, mais ouvre au cabinet IBB une énorme base de données mondiale (plus d’un milliard de profils) et le fait profiter des méthodes de travail et des réseaux de Korn/Ferry. Un tremplin qui lui servira sans doute pour devenir une référence sous-régionale, voire continentale, dans le recrutement des hauts dirigeants.