Au Royaume
Abdelaà¢dim Guerrouj, ministre de la Fonction publique
Un inspecteur des finances pour rapprocher l’administration des citoyens. Lauréat d’HEC Paris, titulaire d’un MBA et d’un DESS, Abdelaà¢dim Guerrouj a un parcours universitaire bien rempli. A 42 ans, il ambitionne de donner un nouveau visage
à la fonction publique.
Il est jeune et bardé de diplômes. Et, sans trop savoir pourquoi, il a renoncé assez tôt à travailler dans le secteur privé pour se retrouver fonctionnaire. Il s’agit d’Abdelaâdim Guerrouj, ministre délégué chargé de la fonction publique et de la modernisation de l’administration. Après un début de carrière à Wafabank où, à 25 ans, il a commencé à se familiariser avec le domaine pointu de la gestion de la dette, il choisit de rejoindre le ministère des finances au plus fort de l’introduction de nouvelles méthodes comme la gestion active de la dette publique. Depuis, il n’en est plus ressorti jusqu’à sa toute récente nomination au sein du nouveau gouvernement.
Il était un des douze retenus parmi 950 candidats au concours de l’inspection des finances
Aîné d’une famille de quatre enfants, Abdelaâdim Guerrouj est né à Berkane en 1970. Son père est militaire et cela doit sûrement avoir déteint sur son caractère ordonné et volontaire. Il va passer d’ailleurs, après l’école des Jésuites de Kénitra et le m’sid cher à beaucoup de Marocains, par un lycée militaire avant de terminer ses études secondaires au lycée Dar Essalam de Rabat où il obtient un bac «sciences expérimentales» en 1988.
Pour ses prépas, c’est au lycée Lakanal à Sceaux qu’il s’inscrit entre 1988 et 1990. Il rejoint ensuite l’Institut des Hautes études économiques et commerciales de Paris où il obtient son diplôme en 1993. Mais il ne veut pas en rester là et décide de compléter son parcours universitaire en Amérique du nord et c’est à l’université d’Ottawa qu’il va s’inscrire, en 1994, pour préparer un MBA en finance.
Il négocie son premier contrat de travail avec Wafabank où il passe une courte période. Le moment décisif se présentera lorsqu’il s’est laissé convaincre de passer, à la dernière minute, le concours de l’Inspection générale des finances. Abdelaâdim Guerrouj, également titulaire d’un diplôme d’études spécialisées (DESS) en gestion patrimoniale et financière de l’université de Montpellier, est parmi les douze lauréats sur 950 candidats. Après sa formation, il intègre l’Inspection générale des finances en 1996. Ce virage lui en fera prendre d’autres mais sans jamais être tenté de quitter la fonction publique. C’est qu’au fur et à mesure on lui a confié, dans ce ministère qui avait ouvert sous la direction de Fathallah Oualalou, plusieurs chantiers de modernisation de ses méthodes managériales, des missions à la fois prenantes et passionnantes. De là vont s’opérer de grandes ouvertures qui débutent par son détachement des Finances au poste de directeur administratif et financier de la Caisse marocaine des retraites (CMR). Entre 2002 et 2004, il va mettre en œuvre le système comptable et de nouvelles démarches de la gestion financière. Et il y réussit si bien que c’est à la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) qu’il atterrit comme directeur de la gestion des actifs financiers. A ce titre, il est en charge des prises de participations et du financement des entreprises cotées et non cotées faisant appel public à l’épargne. C’est en mai 2004 qu’il retourne à son ministère d’origine en tant que chef de mission à l’inspection générale des finances. Il reste à ce poste pendant une année. Et depuis juin 2005, jusqu’à sa nomination dans le gouvernement Benkirane, il était directeur adjoint à la Direction des entreprises publiques et de la privatisation. Abdelaâdim Guerrouj a également été commissaire du gouvernement au groupe OCP et au sein du Fonds d’équipement communal (FEC), président du comité d’audit et membre du conseil d’administration de plusieurs établissements publics, entre autres l’Office national de l’eau potable (ONEP), l’Office national de l’électricité (ONE), l’Office national des pêches (ONP), l’Office national des chemins de fer (ONCF) et l’Office national des aéroports (ONDA).
Bien entendu, il a été associé à toutes les actions de contrôle financiers et techniques de la gestion, avec un regard oblique sur les nombreuses stratégies qui ont été élaborées pour introduire les méthodes modernes de gouvernance pour une plus grande performance des entreprises et établissement publics.
Ses ambitions : simplification de la vie du citoyen, transparence et gestion par objectif
De par les différentes fonctions qu’il a occupées, Abdelaâdim Gherrouj a donc connu la majorité des grandes entreprises publiques de l’intérieur tout en étant dans l’ombre. Mais cela lui a ouvert la voie de ce qui se passait dans les coulisses de l’administration. Sans le savoir, cela le préparait, de la manière la plus efficace qui soit, au poste qu’il occupe aujourd’hui.
Aujourd’hui, fort de cette expérience, il nourrit de grandes ambitions pour le département qu’on lui a confié. Il veut agir sur trois leviers : le premier est de simplifier la vie aux citoyens en facilitant les procédures et en rendant accessible l’ensemble des services de l’administration par le biais des télécoms et de l’informatique. Pourquoi pas un extrait d’acte de naissance sur simple clic validité par les fonctionnaires, par exemple ? Le deuxième axe qui lui tient à cœur est d’instaurer une organisation et une gouvernance plus humaines et plus proches et où la transparence est le maître-mot. Et, enfin, il veut installer, une fois pour toutes, une gestion par objectif de manière à satisfaire le citoyen et rendre la tâche plus facile au fonctionnaire.