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Au Royaume

A dupliquer sans modération

Placer le Maroc dans le Top 50 du Doing business d’ici 2021. L’objectif avait été clairement inscrit dans le programme gouvernemental tel que l’avait exposé le chef du gouvernement devant les parlementaires au mois d’avril. Nous devrons gagner 18 places en 4 ans.

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Edito Saad Benmansour

Cela peut sembler réalisable et à la portée surtout si l’on sait que le Maroc a fait bien mieux sur le même laps de temps en passant du 94e au 68e rang entre 2012 et 2016. 26 places gagnées en cinq ans. Tout est possible.

Mais le fait est que plus on monte dans le tableau, plus on s’approche du peloton des meilleurs et, par conséquent, les standards deviennent plus élevés et les concurrents plus coriaces. C’est normal, il est plus dur de faire la compétition en division d’élite que dans les divisions inférieures.

D’un autre côté, le déroulement naturel des réformes fait que le plus souvent on commence par les moins compliquées parce que plus accessibles et plus faciles à mettre en œuvre en laissant les plus dures et les plus complexes pour la fin.

Mais en même temps, cela ne diminue en rien le mérite de ce qui a été fait depuis la création du Comité national de l’environnement des affaires (CNEA) en octobre 2010. Au Maroc, il y a tout juste cinq ans, on parlait encore de la création d’entreprises comme d’un serpent de mer, d’une réforme presque impossible. Le Maroc faisait partie des pays les moins bien classés à cause de la complication des procédures. En 2017, il est quasiment dans le Top 40 mondial alors qu’il était 93e en 2012. Entre-temps, un travail minutieux a été fait au fil des ans pour que, aujourd’hui, la création d’entreprises au Maroc devienne un acte banal, facile qui ne demande parfois pas plus de 48 heures. On peut en dire autant pour d’autres domaines où le Maroc a fait en l’espace de quelques années un bond équivalent à plusieurs décennies.

Mais l’erreur à ne surtout pas commettre c’est qu’une fois la mission accomplie et le Maroc dans le Top 50, incha Allah, on plie bagage et on ferme boutique.

Le Doing business n’est pas une fin en soi et ce CNEA, qui demain s’appellera autre chose, n’est finalement qu’une plateforme de concertation originale dont le modèle a bien fonctionné. Parce qu’il y a d’autres plateformes et d’autres modes de concertations qui se sont avérés catastrophiques. La commission nationale de la réforme des retraites, créée en 2004, en est l’exemple le plus représentatif. Le CNEA est un outil qu’il faudra garder jalousement et perfectionner car il y a encore du travail à faire. Mais c’est surtout un modèle qu’il faudra penser à dupliquer fidèlement car il y a d’autres classements où le Maroc fait encore mauvaise figure et doit impérativement s’améliorer, notamment l’index du développement humain ou encore l’indice de perception de la corruption, entre autres…