Argent
L’année s’annonce prometteuse pour les industries agroalimentaires cotées
Les analystes recommandent de renforcer les titres Cosumar et Oulmès dans les portefeuilles et de conserver Brasseries du Maroc et Lesieur. La bonne campagne agricole, l’amélioration de la productivité, l’optimisation des charges et le développement de nouveaux marchés devraient impacter positivement les résultats 2017 du secteur.
Le secteur agroalimentaire coté en bourse s’en est bien tiré en 2016 grâce aux bonnes réalisations de l’ensemble des entreprises qui le représentent. Certaines ont bénéficié d’une bonne campagne agricole (notamment sucrière), d’autres du lancement de nouveaux produits ou encore de la conquête de nouveaux marchés, notamment en Afrique. Sur cette base, les analystes de BMCE Capital ont actualisé leurs recommandations pour quatre valeurs opérant dans le secteur. Il s’agit en premier de Cosumar qu’ils conseillent d’accumuler dans les portefeuilles avec un cours cible de 398,3 DH.
Il faut noter que Cosumar dispose d’une capacité de production globale de 1,65 million de tonnes par an de sucre blanc raffiné, ce qui lui permet de couvrir les besoins locaux et même d’exporter, chose qu’elle fait depuis le 1er semestre 2015. A fin 2016, le groupe a pu profiter d’une campagne sucrière exceptionnelle qui s’est reflétée sur ces indicateurs financiers, couplée à une hausse des volumes à l’export. Il a contribué à hauteur de 98% à la formation de la masse bénéficiaire sectorielle. Au courant de 2017, le top management du groupe table sur une campagne sucrière normale si les conditions climatiques demeurent favorables tout au long de la récolte. Il devrait continuer à tirer profit de sa stratégie de développement de l’amont agricole en s’appuyant sur les plans d’actions entrepris dans le cadre du contrat-programme sucrier 2013-2020, de la consolidation des performances de l’activité export et du développement continu des méthodes de culture, devant permettre de réduire la dépendance des récoltes aux conditions climatiques. En terme de prévisions, le chiffre d’affaires à fin 2017 devrait croître de 3%, à 8,1 milliards de DH. Toutefois, le bénéfice net devrait légèrement baisser à 907,9 MDH (-2,7%).
La même recommandation (à accumuler) est formulée pour le titre Oulmès dont le cours boursier devrait atteindre 1 660,5 DH. Après une année 2016 probante en termes de croissance, l’activité de la société au titre de l’exercice 2017 devrait poursuivre son trend haussier, profitant d’un contexte économique marqué notamment par une importante pluviométrie. De plus, les résultats du groupe devront être favorablement impactés par la commercialisation à partir de ce mois d’une nouvelle boisson minérale naturelle gazeuse à base d’eau et de jus de fruits ainsi que de la poursuite de l’exécution du plan stratégique «MASSAR ATTAFAOUK» ayant pour but l’optimisation des coûts de production et la génération du cash. Enfin, Oulmès devrait maintenir sa politique d’investissements industriels et logistiques afin de faire face à la demande croissante du marché. Dans ces conditions, le groupe devrait générer à fin 2017 un chiffre d’affaires de 1,9 milliard de DH (+14,2%) et un RNPG de 185,4 MDH (+8,6%).
Toujours dans le cadre de ses recommandations, BMCE Capital conseille de conserver les titres Lesieur et Brasseries du Maroc. Le leader national du secteur des huiles et corps gras devrait boucler 2017 avec des réalisations financières en progression, puisqu’il devrait bénéficier notamment de l’élargissement de l’amont agricole avec l’acquisition d’une nouvelle ferme d’olives de 220 hectares dans la région de Meknès, ainsi que de la poursuite de sa stratégie d’excellence opérationnelle avec comme objectif de réaliser des économies entre 25 et 30 MDH en 2017. La filiale du groupe Avril devrait également profiter de la récupération du montant restant du crédit de TVA, estimé à 141 MDH, et du redressement de sa filiale tunisienne, CRISTAL TUNISIE, ayant enregistré des agrégats financiers positifs et un volume de production en hausse de 20% au titre de l’année 2016. Néanmoins, les analystes soulignent que les revenus 2017 de la société pourraient être impactés par la tendance baissière des cours des matières premières oléagineuses observée en ce début d’année.
En tout cas, à fin 2017, les ventes de Lesieur devraient s’établir à 4,2 milliards DH (4,03 milliards de DH en 2016) pour un RNPG en croissance de 4 MDH, à 209 MDH.
Pour sa part, Brasseries du Maroc devrait poursuivre sa croissance, profitant de la bonne orientation de la consommation nationale des boissons alcoolisées sur les trois premiers mois de l’année en cours ainsi que de la stabilisation de la fiscalité sur les boissons alcoolisées et de la poursuite des efforts fournis par les institutions publiques afin de mettre fin à la contrebande et au marché informel des boissons alcoolisées. A cet effet, les ventes du groupe devraient croître de 7%, à 2,5 milliards de DH et la masse bénéficiaire de 6,5%, à 347,4 MDH.