Argent
La valeur résiste bien à la morosité du marché et offre une décote de 13,5%

Même s’il reste peu médiatisé, le titre Lydec ne manque pas d’attrait. Pour son caractère anticyclique confirmé, d’abord. Entre le 1er décembre 2008 et le 8 février courant, le cours de Lydec gagne 60,9%, à 346 DH contre des pertes dépassant les 3% pour le Madex. Mais pas seulement. Lydec capitalise également plusieurs autres atouts énumérés par BMCE Capital Bourse (BKB) dans une récente note de recherche consacrée à la valeur.
D’ailleurs, la société de Bourse recommande d’«accumuler» le titre, ce qui suppose en clair un potentiel d’augmentation de 6 à 15% d’ici à 12 mois. A cet effet, l’objectif de cours envisagé par les analystes de BKB, 392,70 DH, dégage une décote de 13,5% sur la base du cours de 346 DH observé le 8 février.
L’argumentaire justifiant cette valorisation énumère plusieurs forces. Première expérience de gestion déléguée des services publics, Lydec est aussi l’intervenant privé le plus important dans la distribution d’eau et d’électricité et d’assainissement liquide au Maroc opérant, qui plus est, dans la plus grande ville du pays.
Par ailleurs, après plus de 10 années d’activité, Lydec est parvenue à démontrer ses compétences en tant que gestionnaire délégué de la capitale économique du Royaume, et ce, grâce aux efforts déployés dans le cadre de la modernisation des infrastructures de la ville pour une meilleure qualité de service. En effet, depuis la signature du contrat de concession avec la Commune urbaine de Casablanca, l’opérateur a entamé divers chantiers de grande envergure pour une enveloppe d’investissements cumulée à fin 2008 de 7,7 milliards de DH, dont 4,4 milliards de DH autofinancés. Une tâche facilitée par la forte appartenance au Groupe Suez Environnement, qui fait bénéficier le concessionnaire du savoir-faire du groupe dans les métiers de distribution d’eau et d’assainissement liquide.
Enfin, Lydec poursuit sa croissance interne par l’acquisition de nouveaux postes électriques auprès de l’ONE ainsi que par les discussions en cours pour la reprise des clients de l’office rentrant dans son périmètre d’activité.
Quelques ombres doivent être toutefois portées au tableau. Il s’agit d’abord du retard du concessionnaire dans la réalisation des investissements prévus. Au terme de l’année 2008, Lydec n’a réalisé que 7,7 milliards de DH d’investissements cumulés, soit 25,8% de l’enveloppe globale du programme, ce qui atteste du retard enregistré par le concessionnaire, «probablement dû à des difficultés de financement». Aussi, Lydec est confrontée à une baisse des rendements. Ce que n’arrangent ni la poursuite de l’augmentation des prix pouvant affaiblir la consommation en eau et en électricité, ni le périmètre d’activité limité à la région du Grand Casablanca.
