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Amine Maamri : «Nous nous devons d’accompagner les différentes mutations du marché ou même de les provoquer»

L’activité d’un dépositaire reste cantonnée au Maroc à  la simple conservation de titres.
Le développement du marché financier exige le passage de cette activité à  un niveau supérieur.
Avec l’asset servicing, CDG Capital propose actuellement une gamme de services complète.

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Amine Maamri 2015 05 18

n CDG Capital a mené une transformation du métier de conservation d’actifs pour le hisser au niveau de l’asset servicing. Dans quel objectif avez-vous conduit cette mutation ?

De par notre important positionnement (plus de 300 milliards de dirhams en conservation), les métiers titres représentent un axe stratégique de développement pour CDG Capital. On remarque qu’aujourd’hui cette activité se développe au Maroc, mais pas à la vitesse que nous souhaitons, elle demeure encore cantonnée à une activité classique de pure conservation de titres. Avec l’évolution que connaît le marché financier, il est nécessaire que les métiers titres s’adaptent à la diversité et à la complexité croissante des instruments financiers utilisés et collent aux exigences des investisseurs institutionnels.Fort d’une riche expérience dans le métier avec entre autres plusieurs clients importants en sous-traitance, CDG Capital a décidé d’orienter ses efforts afin d’accompagner le marché dans cette profonde évolution et hisser son activité Custody aux standards internationaux.Vous n’êtes pas sans savoir que ce métier nécessite une forte industrialisation reposant sur des investissements technologiques majeurs, d’où la refonte globale de notre système d’information en 2012 qui s’inscrit comme la première brique de cette transformation. Cette montée progressive dans la chaîne des valeurs a été suivie par la certification ISO 9001 de nos activités Conservations d’Actifs, Dépositaire de fonds et Service aux émetteurs. L’objectif pour nous est de pouvoir offrir des services à forte valeur ajoutée à nos clients, allant par exemple de l’externalisation des activités back-office et middle-office pour les sociétés de gestion à la valorisation des produits complexes et aux reportings personnalisés.   

Est-ce que la taille du marché au Maroc est assez importante pour vous pousser à développer cette activité ?

Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et attendre que des produits plus complexes soient mis en place pour réagir. Le marché marocain est en train de vivre des transformations structurantes et nous nous devons d’accompagner les différentes mutations ou même de les provoquer. Le marché est donc en train de grandir et les besoins des investisseurs deviennent plus importants aussi. Le dénouement des transactions avec le lancement des produits dérivés ou encore du prêt-emprunt de titres devrait évoluer de manière parallèle.D’ailleurs, CDG Capital qui est la pionnière en la matière a poussé d’autres intervenants de grande taille à suivre le même chemin. Il faut savoir aussi que le segment des entreprises non cotées représente un gisement de croissance important, surtout avec l’ensemble des opérations qui voient de plus en plus le jour, comme la titrisation des créances… D’autant que la dématérialisation des titres permettra à ces sociétés d’être inscrites au sein de Maroclear et de disposer ainsi de documents plus sécurisés. Cela nécessite pour un dépositaire d’avoir une plate-forme plus performante et capable de gérer plusieurs opérations plus simplement et plus rapidement. Sur un autre volet, le Maroc se prépare à devenir un hub financier régional. Ce qui suppose d’offrir aux sociétés qui s’y implantent la même gamme de services que celle proposée dans leur pays, sinon meilleure.

Comment voyez-vous le développement de ce métier au niveau de la place casablancaise ?

Pour commencer, il faut se mettre à l’évidence que l’ère est à la modernisation de l’activité post trading. De la simple activité de back-office cantonnée au règlement/livraison des titres, on est passé au custody (conservation), puis à l’asset servicing (valorisation, pricing…). Et cela nécessite de lourds investissements en matière de système informatique. Ces innovations technologiques nécessitent également une mutation au niveau des ressources humaines car cela exige des compétences et des qualifications techniques. Ceci m’amène à dire que dans trois ans, certains dépositaires, de taille petite et moyenne, ne pourraient plus suivre ce développement technologique. En suivant ce mouvement d’automatisation de l’ensemble des activités post-marché, et à l’image de ce qui s’est passé dans d’autres places financières, il est fort probable que l’ensemble des acteurs locaux se réduise à terme à 3 ou 4 grands dépositaires. Les autres devraient externaliser/sous-traiter leurs services puisque les barrières à l’entrée sont contraignantes en termes de coût d’investissement. Cette situation sera inévitablement bénéfique pour les gestionnaires de petite taille. En recourant à l’asset servicing, l’asset manager sera déchargé du coût des investissements propres en technologies et en ressources humaines, que ce soit pour le service middle ou back-office. Ce qui lui permettra de se développer, d’augmenter ses marges et d’améliorer sa part de marché.

Qu’en est-il de votre grille tarifaire ?

L’activité classique de conservation d’actifs a connu une pression sur les marges, cela est essentiellement dû au fait qu’elle soit étroitement liée à d’autres industries telle que la gestion d’actifs. C’est aussi cette pression naturelle sur les tarifs de ce premier niveau de la chaîne de valeurs qui nous a conduits à mener cette transformation du custody vers l’asset servicing et proposer des services à forte valeur ajoutée répondant aux besoins de nos clients. Notre volonté est de devenir la banque de l’investisseur.