Affaires
Volailles, les nouvelles règles en vigueur
Autorisations et conditions d’hygiène strictes pour les éleveurs
6 000 demandes d’autorisationsdéposées, 579 déjà accordées
Transport, commercialisation et abattage sont désormais mieux encadrés.

Le secteur avicole et les métiers associés (couvaison, transport, commercialisation, abattage) se préparent à une véritable révolution, déclenchée par la loi 49-99. La période transitoire prévue par la loi étant arrivée à expiration le 20 avril, tous les métiers concernés sont appelés à faire leurmue. Ainsi, l’élevage de volailles est désormais soumis à l’autorisation des services vétérinaires qui dépendent de la direction de l’élevage du ministère de l’agriculture.
La loi exige que, désormais, les fermes soient dotées de clôtures, le sol où est cantonnée la volaille bétonné et la toiture des bâtiments lavable. Autoluves et pédiluves (cuves pour désinfecter les véhicules et les bottes des ouvriers) sont aussi devenues obligatoires tout comme la fosse à cadavres (ou un incinérateur). Autant dire que la réglementation est stricte, ce que nombre de professionnels appelaient de leurs voeux.
Selon les chiffres de la Fédération du secteur avicole (Fisa), à ce jour, 6 174 demandes d’autorisation ont été déposées, sur un total de plus de 6 800 exploitations recensées. 572 exploitants ont déjà reçu leur autorisation définitive et 139 ont reçu un accord de principe sous réserve d’équiper leurs fermes et de commencer leur activité. On estime qu’il faudra entre 3 et 6 mois pour permettre aux services vétérinaires de traiter et d’inspecter l’ensemble des fermes concernées.
15 kg de viande blanche par habitant et par an en 2010
Le transport de volailles devra suivre. La loi a proscrit l’utilisation des cageots de bois qui doivent être remplacés par du plastique ou du métal pour permettre une désinfection automatique après chaque transport. Des campagnes de sensibilisation ont commencé au niveau de la fédération et de la gendarmerie, chargée du contrôle.
Le circuit de commercialisation et l’abattage seront également mieux organisés pour répondre aux règles d’hygiène superbement ignorées encore aujourd’hui. La loi exige en effet la séparation entre la commercialisation des animaux vivants et la viande. A ce titre, un cahier des charges définit les conditions d’abattage. Ainsi, les plumeurs doivent disposer de deux espaces hermétiquement séparés, le premier comprenant la partie sale (abattage, plumage…) et le deuxième réservé à l’éviscération et à la préparation de la viande.
Dans ces espaces, le bois sera également banni. Parallèlement à ces changements, un contrat programme, dont la préparation est très avancée, sera soumis au gouvernement. A terme, ces actions, estiment les professionnels, auront une répercussion positive sur la consommation de la viande de volailles qui devrait atteindre 15 kg par personne et par an en 2010 contre 12 kg aujourd’hui.
