Affaires
Risques industriels : l’incendie représente 60 à 70% des contrats d’assurance des entreprises
La commission interministérielle sur la prévention des risques dans les unités industrielles a voulu associer les assureurs, mais aucun mécanisme n’a été mis en place. L’activité entreprises génère le tiers du chiffre d’affaires des compagnies d’assurance.
La commission interministérielle sur la prévention des risques et de la sécurité dans les unités industrielles avait mis le doigt sur la nécessité d’associer les assureurs à la problématique de la prévention contre le risque industriel. D’abord, pour obtenir des réductions sur les contrats d’assurance et concevoir des packages adaptés dans le but d’encourager les entreprises à se couvrir. Mais aussi parce que les assureurs sont très en avance en la matière et jouissent d’une expertise dans tout ce qui concerne la sécurité industrielle. De plus, les compagnies d’assurance font de cette expertise un argument de vente, et, contrairement aux assureurs européens et américains, elles ne facturent pas le conseil aux entreprises. Malheureusement, aucun mécanisme n’a été mis en place pour les impliquer dans la lutte contre les incidents industriels.
Les initiatives individuelles existent toutefois. Wafa Assurance, par exemple, a créé en 2007 un service «Prévention» qui accompagne les clients en amont par l’élaboration de cahiers des charges qui les engagent à adopter des procédures et des équipements pour faire reculer les risques de sinistres.
L’adoption de mesures de sécurité permet de réduire la prime d’assurance
Koudama Zeroual et Bouchaib Fattali, respectivement directeur central et ingénieur conseil à Wafa Assurance, sont formels : «Le plus souvent, le client adhère rapidement à l’idée de mettre en place l’ensemble des mesures préconisées par l’assureur car, bien expliquée, la mise à niveau apporte des gains substantiels dans la marche du travail globale». Et puis, en plus de la réduction de certains des risques industriels, elle se traduit par des baisses substantielles dans les primes d’assurance qui peuvent osciller entre 10% et 50%.
Cela tient à peu de choses : par exemple, la détection automatique d’incendies, l’interdiction de fumer, l’achat d’extincteurs et de robinets d’incendie armés, sachant que 60 à 70% des contrats d’assurance avec les entreprises couvrent le risque d’incendie.
En fait, l’assureur n’a pas les mêmes difficultés à convaincre une PME-PMI qu’une grande entreprise qui, souvent, a son propre dispositif, en plus d’un service dédié.
Pour le reste du tissu industriel, il faut souvent «mâcher le travail et faire beaucoup de communication pour sensibiliser sur les méthodes et les conduites à tenir», affirme-t-on auprès de Wafa Assurance.
A noter qu’au Maroc sur les 24 milliards de DH de primes émises par le secteur, celles concernant les assurances des entreprises se montent à 8 milliards, ce qui représente le tiers du marché.