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Risque pays: Le spread souverain du Maroc en nette baisse

Le spread des obligations souveraines du Maroc s’est considérablement réduit au cours des derniers trimestres. La Banque mondiale y voit «une preuve supplémentaire de la confiance qu’inspire le Maroc à l’international».

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Dans son dernier rapport économique pour le Maroc, la Banque mondiale a mis en exergue la performance «remarquable» à l’international de l’économie marocaine. Une performance qui témoigne, selon l’institution de Bretton Woods, de la confiance qu’inspire l’économie marocaine auprès de ses partenaires étrangers.

Plusieurs indicateurs viennent corroborer cette perception. La Banque mondiale cite bien sûr, en premier lieu, «la succession de nouveaux projets d’IDE annoncés ces derniers mois», qui laisse entrevoir que le pays devient «de plus en plus attrayant pour les investisseurs étrangers». «Les annonces de projets d’IDE sont en plein essor, ce qui pourrait offrir un potentiel significatif de développement pour Maroc», indique à ce sujet l’institution multilatérale.

A côté des IDE, les indicateurs de risque pays sont une «preuve supplémentaire» de la confiance qu’inspire le Maroc à l’international. La Banque mondiale note ainsi que «le spread des obligations souveraines s’est considérablement réduit au cours des derniers trimestres».

Rappelons que le spread est un indicateur de la perception du risque par les investisseurs concernant un pays. Il désigne la marge qui s’applique à un Etat ou un gouvernement dès lors qu’il souhaite emprunter des capitaux sur les marchés de capitaux. Le spread varie en fonction de la solvabilité de l’Etat et des anticipations et des perceptions qu’en ont les investisseurs. Ainsi, plus un spread est élevé, plus les investisseurs sont méfiants envers l’emprunteur. Et vice-versa.

Selon la banque mondiale, le spread des obligations souveraines du Maroc, est passé d’un pic de 441 points de base en mi-juillet 2022 à 186 points de base en moyenne au premier trimestre de 2024, soit une baisse de 255 points de base, pour revenir à un niveau proche de ceux d’avant la pandémie.

«Cela a facilité l’accès souverain aux marchés financiers internationaux, comme en témoigne la forte sursouscription des récentes émissions obligataires, même lors de périodes d’incertitude économique mondiale, comme ce fut le cas en mars 2023», font remarquer les experts de la Banque mondiale.

Réserve de changes confortables, dirham stable

La confiance du marché financier international dans l’économie marocaine a en outre été renforcée par de solides réserves de change. Comme le souligne le rapport, en février 2024, le Maroc figurait parmi les économies de la région MENA disposant du plus grand stock d’avoirs officiels de réserves. D’après les prévisions de Bank Al-Maghrib, les avoirs officiels de réserve continueraient de se renforcer pour atteindre 382 milliards de dirhams à fin 2024 et 395,6 milliards à fin 2025, représentant ainsi une couverture avoisinant les 5 mois et demi d’importations de biens et services.

La stabilité du dirham est un autre point fort qui renforce la confiance dans l’économie national, le Maroc ayant réussi à maintenir un taux de change stable sans recourir à des interventions sur le marché des changes, note le rapport.

Par ailleurs, les 5 milliards de dollars mis à disposition au titre de la Ligne de Crédit Modulable, le mécanisme financier de précaution du FMI réservé aux pays dont les fondamentaux sont très solides, ont ajouté une protection supplémentaire contre les chocs extérieurs, indique la même source. Dans ce contexte, Standard & Poor’s a récemment révisé ses perspectives pour le Maroc à la hausse à BB+/B, ce qui suggère des progrès vers la récupération de la qualité d’investissement (Investment grade) perdue pendant la pandémie de Covid-19, estime la Banque mondiale.

Enfin, le dynamisme des exportations manufacturières et de services, ainsi que les transferts des Marocains Résidants à l’Etranger (MRE) ont contribué à une nette amélioration du solde courant. Ce dernier a clôturé l’année 2023 à seulement 0,6 pour cent du PIB, contre 3,6 pour cent du PIB en 2022 et une moyenne de 3,7 pour cent au cours de la dernière décennie. Il s’agit tout simplement de son plus bas niveau depuis 2007.