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Qualité de l’air : on respire de plus en plus difficilement à Casablanca
Depuis 2009, la situation se dégrade à AIN SABAA où il y a une forte concentration d’industries. Le centre-ville étouffé par la circulation automobile. Les quartiers populaires mieux lotis.

Casablanca est loin d’être aussi étouffante que Mexico, mais elle reste une ville où il n’est pas facile de respirer. Durant ces dernières années, la qualité de l’air s’est même dégradée dans une bonne partie de la ville, d’après les chiffres de la Direction de la météorologie nationale (DMN). La plus mauvaise note revient au quartier Ain Sebaâ où l’air a été mauvais pendant 60% du temps sur plus de la moitié de l’année en cours. Dans cette zone qui abrite plusieurs industries, la dégradation est très nette. L’air mauvais s’est répandu pendant 37% du temps en 2009 et 43% en 2010.
Au quartier des hôpitaux (station CHU), les populations sont plutôt exposées à la pollution automobile. L’indice Atmo de qualité de l’air a été bon pendant 56% à 65% du temps en 2009. Il est monté à 85% en 2010 avant de retomber à 57% du temps en 2011. Les chiffres de 2012 ne sont pas communiqués mais vu l’augmentation des voitures, une amélioration est peu probable. Les résidents et habitués du centre-ville (station wilaya) ne sont pas mieux lotis. En plus de la circulation automobile toujours dense, les nuisances ont été augmentées par le chantier du tramway. L’air de bonne qualité n’a été obtenu que durant les 30% de 2011 contre 68% pour l’année précédente. Une amélioration peut être espérée avec la fin des travaux.
Sept stations pour mesurer la qualité de l’air à Casablanca
Souvent mis à l’index pour certains faits divers, les quartiers périphériques présentent un tout autre visage quand il s’agit de pollution de l’air. Depuis 2009, la situation ne cesse de s’améliorer. Dans la zone de Derb Soltane, par exemple, l’air de qualité médiocre n’a été ressenti que durant 19% du temps en 2011 contre 24% en 2010 et 35% en 2009. A Sidi Othmane, l’air de bonne qualité a couvert 63% du temps en 2011. On tend vers 68% pour toute l’année en cours. Il est vrai que ces quartiers à forte densité de population n’ont, comme activité économique, que le commerce et de petits ateliers qui ont un impact limité sur l’environnement.
A Casablanca, la DMN dispose d’un réseau de sept stations fixes qui mesurent en continu les concentrations des polluants de l’air. D’autres mesures sont réalisées dans les zones où il n’y a pas de contrôle permanent. Le but est d’évaluer la qualité de l’air sur la région du Grand Casablanca et utiliser les résultats obtenus pour sensibiliser les populations à la problématique de la dégradation de la qualité de l’air.
