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L’émirati Taqa augmente le capital de sa filiale énergétique JLEC 5&6 de 618.2 MDH
Il passe de 1.2 milliard à 1.8 milliard de DH pour renflouer les fonds propres et améliorer le ratio d’endettement. La société est engagée dans un lourd programme d’investissement de 14 milliards de DH étalé sur trois ans.
Face à un endettement élevé, un minimum de fonds propres est nécessaire pour ne pas enflammer son haut bilan et se préserver une marge de manœuvre, surtout quand on construit une centrale thermique. Le groupe Taqa n’a pas dérogé à une telle orthodoxie financière en renflouant les fonds propres de sa filiale marocaine Jorf Lasfar Energy Company 5&6 (JLEC 5&6) dans la foulée de la mise en place d’un financement bancaire colossal. En effet, l’énergéticien émirati vient d’opérer une troisième recapitalisation de cette structure créée fin 2010, et ce, en portant son capital de 1,2 milliard à 1,82 milliard de DH.
Les 618,2 MDH d’argent frais ainsi injectés permettent à la troisième filiale marocaine de Taqa (outre JLEC et JLEC 3&4, créées respectivement en 1994 et en 2000) d’améliorer ses fonds propres alors que le financement bancaire récemment ficelé atteint, lui, quelque 1,4 milliard de dollars (plus de 12 milliards de DH) accordés par un consortium financier constitué par les européens BNP Paribas, Société Générale et Standard Chartered, le marocain BCP, les japonais JBIC et Nexi et la Banque coréenne d’import-export.
Il faut dire que l’investissement, étalé sur trois ans, est titanesque. Il dépasse les 14 milliards de DH dont 1,7 milliard de DH pour les seules installations de traitement des rejets liquides et des fumées qui mettent la nouvelle centrale à charbon en phase avec les normes environnementales les plus strictes. Ainsi, à l’entrée en service de l’unité 6 en avril 2014 (soit quatre mois après l’unité 5), le site de Jorf Lasfar, qui représente déjà 25% de la capacité installée du Royaume, verra sa puissance se hisser de 700 MW pour atteindre 2 056 MW et sa part dans la production nationale passer à 33,6%.
Le contrat de concession avait été signé en 2010 avec l’ONE
Rappelons que selon le contrat signé en 2009 entre Taqa et l’Office national de l’électricité (ONE), JLEC 5&6 est chargé du financement, de la construction et de la mise en service des deux nouvelles unités (contrat BOT : built, operate and transfer), ainsi que de l’extension du quai charbonnier existant et de la maintenance de l’ensemble des installations.
En contrepartie, l’ONE garantit l’achat, pendant 30 ans, de l’électricité produite. Pour sa part, le contrat de construction a été signé le 24 décembre 2010, suite à un appel d’offres international lancé par le concessionnaire, avec le Consortium Mitsui & Co (Japon) et Daewoo Engineering & Construction (Corée), portant sur la conception, la construction, la fourniture du matériel et des équipements. Le projet assurera en phase de construction quelque 5 000 emplois dont 3 000 directs. En phase d’exploitation, les emplois directs seront de 135 et les indirects frôleront le millier.