Affaires
Le fonds Altermed Maghreb met fin à ses opérations
Le portefeuille comprend notamment Edicom et Geomedia. Le fonds n’a investi que la moitié du capital souscrit.
Cinq ans après le démarrage de ses activités au Maroc, le fonds Altermed Maghreb, exclusivement dédié au Maroc, stoppe net une aventure qui devait durer au moins dix ans. Ce véhicule géré par la banque d’affaires française Viveris Management, à travers sa filiale marocaine Viveris Istithmar, vient de mettre en vente son portefeuille de participations, et ce, sans attendre la période de désinvestissement qui dure habituellement cinq à six ans.
La cession en bloc touche, ainsi, les trois participations d’Altermed Maghreb dans Edicom, éditeur d’annuaires téléphoniques, ECM, qui n’est que le véhicule de contrôle d’Edicom qui regroupe également le management de celui-ci, et enfin, Geomedia, opérateur de presse gratuite. L’objectif de cette cession est de liquider par anticipation le fonds Altermed Maghreb dont la période d’investissement s’est achevée fin 2012 sans que les actionnaires n’aient consenti la prorogation de celle-ci. Une décision peu courante dans le monde du private-equity surtout pour un fonds qui n’avait encore épuisé que moins de 50% du capital souscrit, à savoir 25 millions d’euros, soit près de 280 MDH.
Il faut dire que, d’une part, le rachat en 2012 de Viveris Management par le groupe ACG a changé les priorités de périmètre d’intervention géographique et, d’autre part, le peu de succès opérationnel rencontré par le fonds au Maroc (taux d’utilisation limité des moyens mis à disposition) a fortement pesé sur la décision des actionnaires d’Altermed Maghreb tant marocains (Chaabi Capital Investissement du groupe Banque Centrale Populaire, la BMCI…) qu’étrangers (Banque Européenne d’Investissement et Société Financière Internationale). Ces derniers ont préféré ne pas poursuivre l’aventure, ce qui met en jeu l’avenir de Viveris Istithmar qui ne comptait jusque-là qu’un seul fonds en gestion. C’est peut-être le début d’un processus de concentration et de sélection naturelle dans un métier (le private equity) qui a connu une telle effervescence en quelques années (principalement de 2005 à 2010) qu’on dénombre aujourd’hui nettement plus de sociétés de gestion de fonds que de deals opérés par année !
