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Le délai d’immatriculation des motos prolongé pour la troisième fois !

Les propriétaires des grandes motos ont jusqu’au 30 avril pour se mettre en règle, tandis que pour les petites la date limite est fixée au 31 juillet. Pour des professionnels, le report répétitif de la date limite n’aide pas à faire avancer cette opération d’identification. Du côté des agents de la circulation,
la chasse aux motos non immatriculées est d’ores et déjà lancée.

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Immatriculation des motos

L’opération d’immatriculation des motos donne du fil à retordre au ministère en charge du transport. Deux ans et demi après son démarrage -en novembre 2014- le bilan est plutôt mitigé. D’après les chiffres communiqués par le ministère, «607 844 petites motos et 58017 motos de cylindrée supérieure à 50 cm3 ont été immatriculées et identifiées à fin mars 2017». Ce bilan est considéré comme un exploit par la tutelle. «Aucune entité publique ou privée ne dispose des statistiques sur le nombre de motos en circulation. Dès lors, l’identification de près de 700 000 engins en deux ans est une vraie réussite», explique Brahim Baamal, directeur du transport au sein du ministère chargé du transport.
Afin de capitaliser sur cette réussite et encourager les retardataires à déposer leur dossier d’immatriculation, la tutelle a prolongé le délai de régularisation pour la troisième fois consécutive. Ainsi, les propriétaires des grandes motos et des triporteurs ont jusqu’au 30 avril pour se mettre en règle. Ceux détenant des petites motocyclettes ont jusqu’à fin juillet.
Ce prolongement du délai a été décidé unilatéralement, si l’on en croit plusieurs sources. «Les centres de visite technique n’ont reçu aucune note de la part du ministère dans ce sens. Et personne n’est au courant de cette décision», assure un patron d’un réseau de visite technique. En réalité, il doit y avoir des divergences sur la manière de conduire cette opération. A l’approche de l’échéance du précédent délai de grâce (le 1er janvier 2017), les professionnels avaient adressé des écrits à la tutelle pour demander la non-prolongation de la date limite de régulation. Et pour cause, ils considèrent que «cette opération a été mal gérée puisque à force de reporter le date limite, les motocyclistes ne prennent plus ces dates au sérieux». Par conséquent, la demande est aujourd’hui très faible dans les centres de visite technique. En effet, «les propriétaires de motos attendent souvent l’approche de la date limite pour venir régler leur situation», déclare un professionnel.

Trois à quatre mois pour recevoir le certificat d’enregistrement
Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que l’opération ne se passe pas du tout dans des conditions optimales. Et pour cause, «si la tutelle a décidé de prolonger le délai, c’est justement pour palier un problème technique, en l’occurrence des contraintes liées à la délivrance du titre de propriété ou de la carte grise afférents à ces véhicules», explique une source proche du dossier. Du côté des centres de visite technique on confirme ce constat. «Le retard de livraison des numéros d’enregistrement par la société qui détient la concession bloque l’avancement de l’opération d’identification», explique un professionnel. Et d’ajouter : «Après enregistrement, le motocycliste doit attendre entre trois et quatre mois pour recevoir son certificat d’enregistrement. Ce retard nous crée énormément de conflits avec les clients et découragent les gens à venir identifier leurs motos».
Depuis le 1er janvier 2017, les agents de contrôle routier effectuent des contrôles d’immatriculation des motos. «En cas de non-présentation du titre de propriété ou de la carte grise, le propriétaire paie une amende de 700 DH et l’engin est mis en fourrière et ne peut être récupéré que sur présentation d’un document de pré-enregistrement», explique une source au sein de la Direction générale de la Sûreté nationale. Cette source précise que les propriétaires possédant un récépissé délivré par le centre de contrôle technique ou le centre d’immatriculation, justifiant le dépôt du dossier d’obtention du titre de propriété ou de la carte grise afférents à ces engins, ne sont pas concernés par cette procédure. Le directeur du transport rejette en bloc cette information. Selon lui, «il s’agit tout simplement de contrôles de sensibilisation qui ne peuvent pas donner lieu à des infractions routières».
Le dossier d’immatriculation des motos n’est visiblement pas près d’être clôturé. Selon plusieurs centres de visite technique, la prolongation répétitive des délais est contre-productive. Ils considèrent que la pénalisation des retardataires est la seule solution en mesure d’accélérer l’identification du parc de motos.