Affaires
L’AMDI ouvre des bureaux à Francfort, New York, Londres, Rome et Abu Dhabi
Elle a réajusté son plan d’action à la lumière de la conjoncture. 65 événements prévus en 2011 pour promouvoir l’offre Maroc en 2011, rencontres B to B et contacts intenses avec des investisseurs asiatiques.

Récession économique internationale, crise dans les pays arabes…, le moins que l’on puisse dire est que le contexte économique international n’est, a priori, pas favorable au développement des investissements au Maroc comme dans les autres pays d’ailleurs… Malgré donc une hausse des IDE de 29% en 2010 par rapport à 2009, l’équipe de l’AMDI, et à sa tête Fathallah Sijilmassi, compte renforcer ses actions et tout mettre en œuvre pour confirmer la reprise. Le nouveau plan d’action mis en place depuis quelques mois a donc été réajusté pour tenir compte de la conjoncture avec en ligne de mire deux axes majeurs : le contact direct avec les investisseurs et le positionnement du Maroc en tant que hub régional.
«Le contexte régional impose une accélération de la cadence pour communiquer davantage sur les performances de l’économie marocaine, ses potentialités et ses réalisations», explique Fathallah Sijilmassi, DG de l’AMDI.
Ainsi, la stratégie adoptée par l’AMDI depuis sa création, à savoir une approche de démarchage proactive des investisseurs et de développement de la proximité à travers l’ouverture des bureaux de représentation, s’avère aujourd’hui encore plus pertinente et nécessite une communication plus active et une présence plus forte.
Pour cela, l’agence a décidé d’agir à plusieurs niveaux. Au niveau de la communication, une campagne sur les chaînes de télévision françaises dans un premier temps vient d’être lancée sur une durée de trois mois, entre mars et mai prochain, accompagnée d’une campagne d’insertion dans la presse écrite généraliste et spécialisée. Cette campagne signée par la prestigieuse agence de communication française Publicis a pour thème «Le Maroc prêt à vous accueillir». Elle vise à présenter le nouveau Maroc et ses réalisations sur le plan industriel et de l’infrastructure. En parallèle, pas moins de 65 événements promotionnels sont prévus cette année : salons, conférences, séminaires… ainsi que des réunions B2B.
Il reste que l’approche privilégiée est celle d’une action ciblée. C’est la raison pour laquelle, en marge de toutes les actions engagées, les contacts directs avec les entreprises sont prévus. A titre d’illustration, les 2 et 3 mars, deux évènements ont été organisés à Paris et Barcelone centrés sur l’automobile. Des séminaires où pas moins d’une cinquantaine d’entreprises pour chaque évènement ont été conviées. L’offre marocaine y a été présentée et des rencontres entre opérateurs ont eu lieu. Dans chacun des cas, une dizaine de prospects ont été définis, avec lesquels les discussions se poursuivent actuellement. Cette semaine, c’est une délégation japonaise composée d’une trentaine d’entreprises aéronautiques qui est en visite au Maroc et est encadrée par les équipes de l’AMDI. Dans les jours qui viennent, trois multinationales, chinoise, coréenne et japonaise, seront reçues.
Une vingtaine de marchés ciblés sur tous les continents
Pour les responsables de l’AMDI, ce mois de mars est manifestement sous le signe d’une activité intense. Et pour cause, disent-ils, «l’objectif recherché est d’avoir la démonstration par les faits». Aujourd’hui, «l’exception marocaine» doit continuer à être démontrée sur le terrain des réalisations, souligne Fathallah Sijilmassi.
Dans la foulée, ce ne sont pas moins de cinq bureaux de représentation, en plus des deux déjà ouverts en 2010 (France et Espagne), qui ouvriront en 2011. Francfort a déjà été ouvert le 15 février. Suivront New York et Rome avant fin mars puis Londres et Abu Dhabi dans les prochains mois. L’AMDI se déploiera ainsi aux quatre coins du monde pour démarcher des investisseurs internationaux désireux de développer leurs activités au Maroc, seuls ou avec des partenaires marocains. Pour cela, elle compte s’appuyer sur un réseau dense de prescripteurs avec lesquels des accords ont été noués afin de multiplier les possibilités d’investissements.
Une vingtaine de marchés émetteurs d’IDE sont ciblés par l’ensemble de ces actions : l’Europe (France, Espagne, Portugal, Italie, Allemagne et Grande-Bretagne), les pays du Golfe (Arabie Saoudite, Koweit, Bahrein, Qatar et les Emirats), l’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada), l’Amérique du Sud (Brésil) et l’Asie du Sud (Chine, Corée du Sud, Inde et Japon).
Les PME et les entreprises nationales ne sont pas oubliées. Dans cette stratégie, les grandes entreprises sont concernées autant que les PME, de même que le sont également les entreprises marocaines désireuses d’internationaliser leur activité et de développer des partenariats internationaux.
C’est une nouvelle approche donc puisque, pendant des années, le Maroc s’est positionné comme étant une plateforme d’exportation vers l’Europe. Une donne toujours d’actualité mais renforcée par l’attractivité du Maroc liée a sa position de hub régional, notamment vis-à-vis du continent africain sur lequel le patron de l’agence place beaucoup d’espoirs.
Pour les entreprises asiatiques, par exemple, leur présence en Europe est très forte alors qu’en Afrique elle reste très faible. D’où un intérêt pour le marché marocain et pour la pénétration du marché africain. «Nous devons conforter cette notion de hub régional qui correspond aux attentes des investisseurs et qui correspond mieux aux évolutions structurelles de l’économie mondiale», renchérit M. Sijilmassi.
Même si les résultats pour les premiers mois de 2011 en matière d’IDE ne sont pas très probants, l’année 2011 a déjà connu l’arrivée d’importants investisseurs. «Nous devons démontrer que le Maroc attire malgré la conjoncture internationale. La dynamique sur le terrain montre qu’aujourd’hui il y a un réel intérêt pour notre pays», ajoute le DG de l’AMDI.
Autre nouvelle donne, cette fois dans l’approche : les IDE ne sont plus analysés uniquement sous un angle quantitatif mais également sous un prisme qualitatif à travers des investissements réalisés dans des secteurs productifs, la création d’emplois, la capacité d’exportation ou encore le développement territorial.
Pour l’AMDI, désormais, mieux vaut avoir moins d’investissements mais de qualité que beaucoup et sans retombées majeures sur l’économie nationale. Tout un programme.
