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L’Agriculture, le Tourisme et l’Artisanat s’accordent sur une politique globale pour développer l’arrière-pays

L’artisanat et les produits du terroir, des atouts pour ces régions éloignées. Plus de 230 projets en gestation dans la région de Taroudant. Des riads de la province d’Agadir déjà  labellisés « clef verte ».

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Taroudant Akhennouch 2012 11 27

Le Maroc a enfin compris la nécessité de connecter l’arrière-pays à l’activité du tourisme, qu’il soit intérieur ou pas. Cette idée se concrétise aujourd’hui, à travers le premier Salon international de développement des arrière-pays qui s’est tenu à Taroudant du 15 au 17 novembre. Mieux encore, à en croire les ministres qui l’ont inauguré et qui ont pris le temps d’assister à ses travaux, cette rencontre sera permanente, avec une périodicité d’une fois toutes les deux années. Les discours et les déclarations des ministres présents, celui du tourisme, Lahcen Haddad et celui de l’artisanat, Abdessamad Kayouh, abondent dans le sens que la décision est prise de faire de l’arrière-pays une composante du tourisme national. L’artisanat et les produits du terroir constituent aussi des atouts. Pour eux, il y a un avant et un après. Avant, il y avait bien quelques initiatives ou mesures éparses sur certains aspects ou sur certaines parties du pays. Maintenant, il s’agit de mettre en place une politique transversale pour arrimer l’arrière-pays comme composante de l’économie de manière globale et ciblée.

Le Maroc veut s’appuyer sur les expériences étrangères

En fait, il faut savoir que ce salon qui a été décliné comme un village sur 5 000 m2 dans la place centrale de Taroudant a été organisé par le conseil provincial, la région Souss Massa Draâ, la commune urbaine de Taroudant, le ministère du tourisme, celui de l’artisanat, celui de l’agriculture et de la pêche maritime, celui de la culture, le Haut commissariat aux eaux et forêts…

Même l’Agence pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier a été sollicitée aussi bien pour le financement que pour la logistique. Sur le plan de l’animation, des intervenants français et espagnols, et même libanais qui ont une expérience réussie dans le domaine, ont été invités pour faire part de leur démarche en la matière. Outre les petits exposants de produits du terroir ou de l’artisanat qui étaient présents. Et puis, huit territoires touristiques avaient également leurs stands : Souss Massa Atlantique, Maroc Méditerranée, Marrakech Atlantique, Maroc Centre, Cap Nord, Centre Atlantique, Grand sud atlantique et Atlas Vallées. Pour les organisateurs, si c’est Taroudant qui était à l’honneur lors de cette première édition, les prochains salons mettront en avant chacune des autres. Selon le commissaire du salon, Mohamed El Moudene, rien que sur Taroudant, il y aurait, au jour d’aujourd’hui, 237 projets de développement de l’arrière-pays.

Le désenclavement reste un souci pour les opérateurs

Mais pour en revenir à la territorialité, tout porte à croire que le découpage qui avait été mis en place par le ministère du tourisme a été abandonné. En effet, dans un programme propre qui avait été décliné, il y a quelques années, le ministère du tourisme avait identifié et ciblé des régions déterminées appelées  «pays d’accueil touristique» (PAT) : Rif, Oriental, Moyen-Atlas, Plaine Atlantique, Haut-Atlas, Désert et Oasis, Pays de l’Arganier et Désert Atlantique.

Les piliers du programme, par contre, qui sont la mise en valeur des régions, une meilleure signalisation mais aussi l’augmentation des capacités des gîtes et la formation des guides, sont parmi les domaines qui continueront à être encouragés. Cela dit, on ne parle pas encore de mesures d’incitation précises, mais seulement d’organismes de crédit qui pourraient accompagner les éventuels investisseurs.
En tout cas, les ministres assurent que le développement de l’arrière-pays s’inscrit dans des politiques globales comme la Vision 2020 pour le tourisme, le plan de développement de l’artisanat pour 2015 et les actions d’encouragement des produits du terroir du ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, dont tout ce qui a été fait en matière d’appellation géographique protégée (APG). Mais on parle de labellisation à plusieurs niveaux et cela s’est déjà concrétisé pour les riads car sur une bonne dizaine, près de la moitié est aujourd’hui classée «clef verte». Les responsables parlent aussi d’un programme de réparation de routes, de réhabilitation de sites.

Pour le moment, le programme pilote porte sur la région de Taroudant. Mais on peut tout de même remarquer que la route secondaire au sortir de la bretelle de l’autoroute à hauteur de Amskroud est en mauvais état. Pour les ministres, la route à double voie Agadir-Taroudant est un atout. Cependant, on peut regretter qu’à ce jour aucun guide n’ait été édité pour permettre aux touristes de se repérer sur les routes secondaires pour accéder aux auberges, aux gîtes et aux sites classés, par exemple.