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L’activité des vétérinaires évolue favorablement

Près de 1 400 vétérinaires exercent au Maroc, dont les deux tiers dans le privé. La majorité des vétérinaires libéraux traitent les animaux d’élevage. Pour les animaux domestiques, la consultation coûte 200 DH en moyenne, la stérilisation à  partir de 700 DH.

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veterinaire 2013 12 19

Les Marocains seraient-ils de plus en plus enclins à adopter ou acheter un animal de compagnie? Il semblerait que oui. Le phénomène de la page Facebook «PetFinder-Casablanca», qu’un peu plus de 4 000 personnes suivent, n’est qu’un exemple de cet engouement. Résultat, les médecins vétérinaires sont fréquemment sollicités. Ouverte depuis fin 2009 par les docteurs Ikbal Mtarfi et Abdellatif Idbarka, la clinique vétérinaire Ghandi à Casablanca a, par exemple, vu son chiffre d’affaires croître de 25 à 35% par an durant les 3 premières années. Cette forte évolution fait maintenant place à un ralentissement. «Nous avons certes plus de clients mais ils rapportent moins. L’activité reste néanmoins viable sinon nous ne serions pas là», confie le Dr Mtarfi. Sur un espace de 309 m2, la clinique dispose de 2 salles de consultation, d’autant de blocs opératoires, d’une salle de toilettage, d’une salle de soins et de 49 places pour l’hospitalisation des animaux. Le tout a coûté plus de 5 MDH.
D’après l’Ordre national des vétérinaires du Maroc (ONVM), le pays compte près de 1 400 vétérinaires, dont 948 exercent dans le privé, environ 400 dans le public, à savoir au sein du ministère de l’agriculture et de l’Office national de sécurité sanitaire et des produits alimentaires (ONSSA), des collectivités locales, et une cinquantaine sont enseignants à l’Institut agronomique et vétérinaire (IAV). «Le service public englobe aussi bien le contrôle de la santé animale que le contrôle des unités et établissements agroalimentaires et le contrôle aux postes frontières. Dans ces domaines, le Maroc a réussi à prouver sa crédibilité, notamment dans le cadre des accords de libre-échange», confie Lakhlifi Gsair, secrétaire général de l’ONVM.
Du côté du privé, l’activité de vétérinaire se partage entre ceux qui se consacrent aux «gros animaux», tels les élevages de bovins, et ceux qui ne soignent que les animaux domestiques, bien sûr très présents dans les grandes villes, et particulièrement à Casablanca, Rabat, Tanger ou Agadir. A la campagne et en périphérie des villes, ce sont plutôt les vétérinaires pour élevage qui prédominent. Ces derniers forment d’ailleurs le gros des praticiens du privé. D’autres sont employés par des entreprises agroalimentaires ou, notamment, des laboratoires pharmaceutiques.
Le déséquilibre géographique et sectoriel est donc visible, comme le constate le secrétaire général de l’ONMV, qui souligne que le service public et les campagnes ont grand besoin de praticiens. «Nous sommes très loin des normes en la matière», précise-t-il.

Les prix des actes sont librement négociés

A ce jour, 23 sociétés pharmaceutiques vétérinaires sont autorisées par l’ONSSA. Parmi elles, 9 ont le statut de fabricant. «Ces laboratoires commencent à se concurrencer sur certains produits, ce qui est bien sûr  positif pour nous», explique le Dr El Yacoubi qui a repris la clinique vétérinaire de son père, l’une des premières du genre au Maroc ouverte dans les années 70. De manière générale, et même si le Maroc n’a pas toutes les références sur le marché, la plupart des médicaments utilisés sont disponibles. Reste que les procédures d’autorisation de mise sur le marché sont assez lentes. «Il y a parfois des ruptures de stock mais, grosso modo, nous arrivons à gérer l’approvisionnement en médicaments», précise le Dr El Yacoubi. Les médicaments, globalement plus chers que ceux pour les humains, sont aussi bien vendus dans les cliniques que dans des pharmacies spécialisées.

Parmi les principaux actes pratiqués en médecine vétérinaire pour animaux domestiques figurent la vaccination, la médecine préventive et curative, la chirurgie de convenance (stérilisation) et la chirurgie réparatrice. Un acte chirurgical est facturé en moyenne 700 à 8 000 DH. «La stérilisation d’un chat mâle coûte par exemple 700 DH et celle d’une femelle 1 000 DH. Cela inclut l’hospitalisation d’une nuit et les soins post-opératoires, soit 5 jours d’antibiotiques», indique le Dr El Yacoubi. Quant aux médicaments, ils reviennent «entre 80 et 350 DH environ avec une moyenne de 200 DH, à peu près», explique pour sa part le Dr Mtarfi.
Le coût des vaccins, réalisables dès les premières semaines, des animaux, varie en fonction de l’animal et de sa taille. L’antiparasitaire externe, aussi appelé frontline, revient à 250 DH en moyenne. Enfin, la consultation, quant à elle, coûte en moyenne 200 DH. «Malgré la fixation des prix par la tutelle, ceux-ci sont débattus librement», indique le Dr Gsair.
A côté des soins purement médicaux, certaines cliniques proposent notamment du toilettage ou un service de pension, la possibilité d’y laisser un animal de compagnie en cas d’absence.
Reste un problème pour lequel il n’y a pas encore de solution : contrairement à ce qui se passe en France par exemple, aucune assurance ne prend en charge les frais médicaux des animaux domestiques. La clinique El Yacoubi a bien tenté de le faire avec une assurance de la place avant d’y renoncer en raison des risques importants de trafic.