Affaires
La RAM fait le pari de compenser la perte de l’activité transférée à Atlas Blue
Les avions voleront plus longtemps
Des activités seront filialisées.
Perdre 40 % de son activité et continuer à être compétitif, c’est le pari ambitieux de la RAM. En effet, ce ne sont pas seulement les six avions loués à Atlas Blue qu’elle perd, c’est surtout son activité charter qui disparaît. Pour y arriver, un «contre plan» a été élaboré en vue de combler la perte de passagers due à la création de sa filiale low cost Atlas Blue. La RAM recevra, début 2005, deux avions, sachant qu’elle en a loué six à Atlas Blue et devra quand même poursuivre son exploitation avec une flotte réduite de quatre appareils. L’équation est compliquée mais pas insoluble. En effet, explique Mohamed Berrada, son PDG, «la productivité de chaque appareil sera augmentée». Un réaménagement total des vols sera donc opéré à partir du 1er novembre. Pour chaque appareil, la durée de vol passera en moyenne de 9,7 heures à 11 heures par jour, soit 13 % de plus.
Les effectifs ont été réduits de 1 200 personnes grâce à l’externalisation
En outre, une politique de réduction des coûts est mise en route. «Nous avons comprimé nos charges et gelé les recrutements», explique Mohamed Berrada. Des pôles d’activité d’avenir ont ainsi été identifiés et filialisés. C’est le cas de l’activité call center transférée à «Atlas On Line», une des filiales. Aujourd’hui, tous les appels téléphoniques européens de la compagnie sont transférés à Casablanca. Outre le marché de la RAM, la société peut démarcher d’autres clients.
Selon la même logique, l’Institut du transport aérien «Général Kabbaj», rebaptisé «RAM Academy», propose désormais des DESS, Master ou MBA dans d’autres domaines que l’aérien.
Atlas Hospitality, filiale hôtelière du groupe, se trouve également dotée de quatre nouvelles unités hôtelières achetées à l’ONMT (Office national marocain du tourisme) pour la somme de 30 MDH, auxquels la compagnie compte ajouter 20 MDH pour la rénovation. Atlas Hospitality est ainsi renforcée avant sa fusion avec Sogatour, filiale de la CDG.
Le catering a également été externalisé. C’est désormais Atlas Royal Catering qui approvisionne les avions, l’objectif étant la création, à terme, d’un groupe spécialisé dans la restauration collective.
Parallèlement, la RAM ambitionne de passer de 15 % de croissance pour le régulier à 17%. Aussi, elle compte poursuivre son ouverture sur l’international surtout vers l’Afrique subsaharienne. Galvanisée par la réussite d’Air Sénégal International, la RAM a été sollicitée par la Communauté économique et monétaire des Etats d’Afrique Centrale pour créer une compagnie.