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La location de terrains privés de mini-foot fait recette !
Plusieurs clubs ont été créés au cours de ces cinq dernières années. Des simples groupes d’amis aux écoles privées en mal de terrains, en passant par les entreprises, la clientèle est devenue très large. La recette quotidienne va de 20 000 à 35 000 DH.
Les espaces sportifs sont une denrée rare à Casablanca à cause d’une urbanisation qui fait la part belle aux projets immobiliers. Une brèche qui a permis à un marché d’émerger. Ce marché, c’est la location de terrains de football, le sport le plus populaire au Maroc et dans le monde. Cette activité a commencé à se développer au début des années 2010 avec l’ouverture de Casa Soccer Foot dans le quartier de l’Oasis. Depuis 2014, plus de 5 centres sportifs ont vu le jour et aucun ne désemplit, notamment les soirées et le week-end. «Les adultes actifs étaient notre principale cible au commencement. Avec le temps, nous avons remarqué que les parents d’enfants de moins de 14 ans rechignaient à les inscrire dans les clubs de football classiques (ndlr : Raja/Wydad), où l’encadrement n’est pas de la meilleure qualité, et préféraient plutôt leur trouver un cadre d’épanouissement. Nous avons logiquement ciblé cette catégorie également», explique ce responsable de Casa Football Club, un complexe de terrain situé sur la route de Bouskoura.
350 à 500 DH l’heure
Ces complexes proposent des stades de mini-foot (à 5, à 7 ou même à 11) à la location. Les prix vont de 350 à 500 DH par heure pour un terrain de football à 5 et peut aller jusqu’à 2 000 DH pour un terrain à 11 joueurs. La clientèle est variée. «Il y a souvent des jeunes de la catégorie des 18/25 ans, mais également la tranche d’âge des plus de 35 ans. Cette dernière est souvent organisée en réseaux professionnels. Soit l’entreprise offre elle-même des heures de sport à ses employés, soit ces derniers s’organisent entre eux pour organiser des matchs de mini-foot», indique-t-on chez City Foot, l’un des plus récents centres sportifs. Organisation de tournois inter-entreprises, mise en place de centres de formation pour enfants ainsi que d’espaces pour adultes, les formules proposées s’adaptent à la demande. C’est ainsi que d’autres sources de revenus sont apparues. Plusieurs écoles privées ne disposant pas du foncier nécessaire pour aménager leur propre terrain de sport louent ces espaces privés pour leurs séances d’éducation physique. Les investisseurs ne sont pas peu satisfaits même si le chiffre d’affaires varie selon les clubs. En moyenne, la recette quotidienne va de 20 000 à 35 000 DH.
Certains clubs ont réussi à convaincre de gros annonceurs de les sponsoriser
L’investissement dans de telles infrastructures nécessite au préalable une autorisation du Conseil de la ville de Casablanca.
«Il s’agit d’un réel parcours du combattant puisque ces établissements sont assimilés à des clubs sportifs», explique un manager de l’Etoile club de Casablanca. «Pour obtenir ladite autorisation, il faut d’abord que les plans architecturaux et les business-plan soient extrêmement bien ficelés. Plusieurs demandes ont été refusées pour inadéquation des plans avec ceux de l’Agence urbaine. Généralement, la présence d’anciens sportifs de haut niveau dans le board est un atout en plus pour la ville», précise-t-il. Une fois l’autorisation obtenue, il faut trouver le financement. Si les premiers opérateurs ont dû se contenter de leurs fonds propres, leur succès a poussé les établissements de crédit à être plus ouverts à l’accompagnement de ces structures.
Pour augmenter leurs ressources, les clubs ont réussi à attirer de gros annonceurs. «Nous avons pu convaincre les marques qui sponsorisent traditionnellement les évènements et contenus sportifs de nous accompagner», indique-t-on chez Atlantic Foot. On trouve ainsi des produits dont la cible est principalement masculine (lames à raser, équipementiers sportifs, boissons énergisantes…) couvrir les murs des terrains. Comme quoi, le concept a bien fait ses preuves.
[tabs][tab title =”Un bon moyen de «réseautage»“]«Lorsque plusieurs personnes se regroupent pour pratiquer une activité, il est plus aisé de nouer des liens. Les gens voient s’ils ont des affinités avec vous, évaluent votre caractère et vos valeurs. Au fil du temps, certains contacts connus grâce au sport sont effectivement devenus mes clients», indique Hamza, jeune entrepreneur dans le milieu des médias et adepte du foot à 5. Le football étant un sport pratiqué par toutes les couches sociales, les différents tournois interprofessionnels offrent des possibilités de nouer des relations d’affaires. Une bonne raison de faire le pas…[/tab][/tabs]