SUIVEZ-NOUS

Affaires

La CIMR : test réussi pour les nouveaux organes de gouvernance

En décembre 2008, plusieurs comités ont été mis en place.
Le comité de pilotage, la pièce maîtresse, veille sur la pérennité du régime.
La caisse dispose d’une réserve de 23 milliards de DH et un portefeuille en actions valorisé à  10 milliards de DH.

Publié le


Mis à jour le

La Caisse interprofessionnelle marocaine de retraites (CIMR) vient de souffler ses soixante bougies. Et pour un régime sexagénaire, l’organisme semble plutôt bien se porter. Dans le dernier bilan actuariel, la CIMR a encore de belles années devant elle. Précisément dans 60 ans, c’est l’horizon fixé dans le bilan, le régime restera toujours équilibré et il le sera même au-delà, selon la direction de la caisse.
Cette santé insolente dans un système plus connu pour sa propension à générer des déficits abyssaux est le fruit d’une profonde restructuration qui a été entamée en 2003 et qui a combiné l’optimisation du rapport cotisations/pensions avec une gestion plus fine des placements. En décembre 2008, les statuts de la caisse ont été refondus et les gestionnaires en ont profité pour instaurer de nouvelles règles du jeu, notamment en matière de gouvernance à travers l’instauration de plusieurs comités censés renforcer la transparence de la gestion aux côtés de l’assemblée générale et du conseil d’administration. Aujourd’hui, au terme de leur première année de fonctionnement, les différents comités ont fait leur preuve.
Pièce maîtresse de ce dispositif : le comité de pilotage. Comme le résume le président du conseil d’administration de la CIMR, Khalid Cheddadi, c’est ce comité qui veille sur l’équilibre et la pérennité du régime. Pour cela, il élabore des bilans actuariels chaque année et propose au conseil d’administration toute mesure de nature à sauvegarder la pérennité de la caisse. A ce titre, le dernier bilan actuariel de la CIMR, établi sur un horizon de 60 ans, indique que d’ici là la réserve de prévoyance, alimentée en fait par les excédents des recettes des cotisations sur les dépenses, restera dans le vert et suivra une courbe ascendante. Pour un régime de retraite, c’est là finalement l’enjeu essentiel puisque c’est la réserve de prévoyance qui doit servir à faire face au paiement des pensions Aujourd’hui, cette réserve est estimée à 23 milliards de DH. Pour le cas de la CIMR, la situation est encore plus confortable puisque, comme l’explique son président, «non seulement la réserve est positive, ce qui veut dire que nous serons toujours en mesure de payer les pensions, mais en plus elle poursuit une tendance haussière, ce qui signifie que chaque année nous améliorons notre assise financière». En 2008, l’excédent d’exploitation a été de 2,1 milliards de DH. En 2009 et 2010, il sera respectivement de 2,7 et 3,5 milliards de DH. A ces excédents s’ajoutent les produits des placements financiers qui ont réalisé un taux de rendement de 10% en moyenne sur les dix dernières années et un portefeuille, rien qu’en actions, qui présente une plus-value latente de près de 8 milliards de DH. A côté de ce comité de pilotage, on trouve un comité d’audit, un comité d’investissement ainsi qu’un comité des rémunérations et des nominations.
Avec tout cela, il reste que la CIMR n’est toujours qu’un régime facultatif et passe donc à côté d’un gisement important d’affiliés et de cotisants. Et c’est justement dans ce potentiel que la caisse espère pouvoir puiser dans les années à venir surtout si, en plus, la réforme des retraites, actuellement à l’étude, retient le principe du régime complémentaire obligatoire. Auquel cas la CIMR se positionne d’ores et déjà comme l’organe le mieux placé pour gérer ce régime, notamment pour le secteur privé.
Mais les gestionnaires de la caisse devront probablement patienter jusqu’en 2011. La commission technique, sur la base de l’étude d’un cabinet privé, devra, selon M. Cheddadi, lui-même membre de la commission, proposer un ou deux scénarios viables à la commission nationale. Et c’est cette dernière qui aura la tâche d’approuver le schéma définitif.

Com’ese

Previous Next