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Affaires

Deux milliards de DH pour faire tourner l’entreprise Casablanca

La ville emploie 23 000 personnes. Le personnel absorbe près de 50 % des dépenses.
Le tiers des recettes provient de la taxe d’édilité et de la taxe urbaine.
Les dépenses d’investissement ne dépasseront pas les 250 MDH.

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Leconseil de la ville a voté la semaine dernière le budget de fonctionnement de la commune de Casablanca pour 2005. Arrêté à près de 2 milliards de DH, il est quasi similaire à celui de 2004. Mohamed Sajid, le maire de la ville, a une explication la-dessus : «Ce n’est qu’en 2006 que nous pourrons élaborer un budget correspondant à la ville unifiée». La raison est que le budget de 2004, basé sur la consolidation des budgets des arrondissements, n’est pas encore bouclé pour qu’on puisse en tirer les enseignements nécessaires. Ainsi, le budget voté ne détaille que les dépenses de fonctionnement. Ce n’est qu’en février 2005, une fois les excédents budgétaires 2004 déterminés, que les dépenses d’investissement pourront être planifiées. Mais, ces dernières ne devraient guère dépasser les 250 MDH du fait que les recettes demeurent limitées et que les frais de gestion du personnel demeurent importants.
Au niveau comptable, les recettes se composent, en grande partie, des taxes locales. Il s’agit en premier lieu de la taxe d’édilité et la taxe urbaine dont la recette prévisible en 2005 est de 695 MDH. L’impôt des patentes apportera au budget 520 MDH, soit 26 % de l’ensemble des recettes. Enfin, la part dans le produit de la TVA atteindra 216,5 MDH, soit 14 % des recettes.
Une autre source importante de recettes réside dans la concession d’espaces dont les redevances sur les revenus des mandataires du marché de gros des fruits et légumes qui atteindront 110 MDH en 2005. Mais ce niveau est jugé faible par les conseillers communaux eu égard aux potentialités de ce marché.

Les revenus des concessions atteindront 55 MDH
Par ailleurs, il est prévu le maintien au même niveau des revenus de la taxe sur les opérations de construction à 65 MDH grâce à la bonne tenue des chantiers ces deux dernières années. A cet effet, le conseil de la ville compte relever les recettes de la taxe sur les terrains non bâtis de 15,6 MDH en moyenne annuelle à 30 millions grâce, notamment, à l’amélioration du système de recouvrement de l’impôt communal.
Les recettes des concessions des services communaux connaîtront, en 2005, une augmentation grâce à une récupération des arriérés. Ainsi en est-il de la concession pour le transport urbain dont les recettes prévisibles sont de 55 MDH contre uniquement 447 000 DH réalisés au 30 septembre 2004.
Le poste dépenses demeurera, quant à lui, alourdi par les frais de personnel qui totalisent 967,5 MDH en hausse de 9 %, par rapport à 2004 et représentant 47,4 % de l’ensemble du budget. Parmi ces frais de personnel, les traitements du personnel titulaire et assimilés sont de 625 MDH auxquels s’ajoutent les salaires du personnel temporaire pour 168,3 millions et du personnel occasionnel pour 2 millions. Les cotisations retraites et de prévoyance ainsi que les avantages sociaux s’élèventà96,5 MDH.
La commune de Casablanca compte 23 000 employés. C’est le plus grand employeur de la ville. Il serait difficile, selon le président, de réduire les effectifs, mais des mesures sont prises pour réduire les charges : blocage des embauches, encouragement au départ à la retraite anticipée et redéploiement par le biais des concessions (3 300 dans le cadre de la collecte des ordures et celle de l’entretien de l’éclairage public).
Le deuxième poste qui pèse sur le budget de la ville de Casablanca est celui du remboursement de la dette dont l’amortissement et les intérêts seront de 214 MDH en 2005, à peu près au même niveau que 2004. Les élus réfléchissent à la renégociation des conditions des emprunts contractés auprès du FEC (Fonds d’équipement communal) ou à un rachat pour profiter des conditions plus avantageuses offertes par le marché financier actuel.
Autre poste qui devient prépondérant : la gestion des collectes des ordures qui a été portée de 242 MDH en 2004 à 260 millions en 2005 à cause du rajout de Hay Hassani qui ne figurait pas dans le contrat originel de concession.
Enfin, les arrondissements ne recevront que 68 MDH, soit le même montant qu’en 2004. Eu égard à la faiblesse de ces budgets, certains se demandent si l’unicité de la ville ne se fait pas au détriment de la politique de proximité .