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Des téléphones portables made in Morocco fabriqués à  Bouskoura

Ils seront assemblés à  partir de composants importés d’Asie, notamment de Hong-Kong. 1,5 million de téléphones à  produire pour un marché marocain où se vendent 15 à  20 millions d’unités par an. Ils coûteront entre 160 et 240 DH l’unité et seront équipés d’une caméra et de bluetooth et permettront la navigation internet.

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Telephone portable marocain 2011 07 05

Une usine de fabrication de téléphones portables au Maroc ! La première du genre. La Vie éco a appris de sources bien informées que la société Data Plus a décidé de se lancer dans ce projet qui n’est pas dénué d’intérêt, même si son management, contacté par nos soins, n’a pas souhaité commenter cette information. En attendant, l’on connaît déjà les premiers contours de ce projet ambitieux. Détail important : l’usine fera de l’assemblage à partir de composants importés et elle sera implantée au sein du parc industriel de la Chambre française de commerce à Bouskoura.
L’infrastructure qui sera développée est une construction sur 6 niveaux occupant un terrain d’une superficie de 1 300 m2. La chaîne, qui nécessitera un investissement initial de 4 MDH, assemblera en fait des téléphones à partir de composants importés de pays asiatiques et principalement de Hong-Kong. Pour la première année d’activité, les promoteurs du projet tablent sur une production de 1,5 million de téléphones portables, sachant que chaque année ce sont entre 15 et 20 millions de téléphones qui sont écoulés sur le marché marocain. Si le nom sous lequel seront commercialisés ces portables made in Morocco n’est pas encore connu pour l’instant, l’on sait en revanche que le premier constructeur local de téléphones mobiles a choisi de se positionner sur l’entrée de gamme avec des téléphones qui seront vendus entre 160 et 240 DH l’unité, sans abonnement. Pour autant, le téléphone ne sera pas pauvre en équipements avec notamment un écran couleur, une caméra, un dispositif bluetooth. Il permettra de naviguer sur internet et sera doté de la 3G. Il reste à savoir par quel circuit seront vendus les téléphones et chez quel opérateur, puisque la loi ne permet pas au fabricant d’écouler directement ses produits sur le marché. Pour l’instant, aucune information n’est disponible à ce sujet si ce n’est que des pourparlers ont été ouverts avec les trois opérateurs de télécoms. Selon nos sources, les détails concernant le réseau de distribution feront l’objet de négociations prévues au mois d’octobre et novembre, le temps pour le management de Data Plus de finaliser le volet technique et de sécuriser l’approvisionnement. Pour ce qui est du démarrage effectif de l’unité, il est programmé avant la fin 2012, sachant que les travaux de construction de l’usine et son équipement, qui sera conforme aux standards internationaux, seront lancés au plus tard début 2012.

Des caméras pour portables fabriqués à Rabat

Le projet de Data Plus sera certes le premier en son genre, mais une partie de la technologie est déjà expérimentée au Maroc. L’on sait par exemple que la société Nemotek Technologies, filiale de la CDG, fabrique dans son usine de 12 000 m2 située au Technopolis Rabat des caméras pour téléphones portables, et ce, depuis 2008. La capacité de production de ce site est de 100 millions de caméras par an. De même, il y a quelques années, Maroc Télécoms et Méditel avaient tenté tous les deux une expérience de téléphones portant leurs propres marques mais importés. Avec un marché marocain où les grandes marques sont toutes présentes et en force, d’aucuns se posent la question sur les chances qu’aurait une marque locale de percer ? Pour les analystes du secteur des nouvelles technologies au Maroc, rien n’est impossible et un marché similaire, celui des ordinateurs, est un bon exemple. Quand, il y a quelques années, un constructeur local, en l’occurrence DBM, décidait de lancer sur le marché des ordinateurs de marque Accent assemblés dans l’usine de Mohammédia, personne n’y croyait. Pourtant, 12 ans plus tard, et malgré la présence de géants comme HP et Dell, Accent écoule pas moins de 20 000 ordinateurs par an et se positionne désormais comme une marque leader.
Tout comme Accent, il y a quelques années, le téléphone portable made in Morocco arrive à un moment où le marché continue de croître, même si ce n’est pas au rythme effréné des débuts. De fait, la maturité du marché elle-même en fait un bon gisement pour les ventes de mobiles. A fin mars dernier on comptait 33,37 millions de clients du réseau mobile et le taux de pénétration était de 105%. Si le marché compte entre 15 et 20 millions d’appareils vendus par an c’est que les Marocains et particulièrement les jeunes sont friands de nouveautés en appareils téléphoniques et pas seulement… Ils communiquent de plus en plus. Les Marocains ont parlé durant 6,4 milliards de minutes (appels sortants) sur leur portable entre janvier et avril 2011 contre 3,4 milliards de minutes à la même période en 2010, soit une hausse de près de 88%. Entre 2006 et 2010, le trafic annuel est passé de 5,8 à 13,9 milliards de minutes. Et ce n’est pas tout car il ne faut pas également oublier l’export. Le téléphone assemblé au Maroc peut parfaitement percer sur des marchés africains encore en pleine croissance.