Carrière
Twitter, Facebook, Viadeo…, ce qu’ils peuvent apporter à vos collaborateurs
Trouver du travail, prospecter, se faire des amis… Ces réseaux ont montré leur efficacité.
L’entreprise peut encourager leur usage pour le partage des connaissances et la communication interne et externe.
Pour éviter les dérapages, il faut établir des règles et instaurer les bonnes pratiques.
Trouver un fournisseur, tisser un réseau de partenaires, dénicher des coordonnées de personnes ressources… Il fut un temps où seuls le contact direct, les rencontres et les moyens classiques comme le téléphone et le fax étaient susceptibles d’aider à établir un carnet d’adresses. Mais ces dernières années, ces outils sont en passe d’être presque obsolètes face à la montée des nouvelles technologies, notamment internet. Ce dernier a connu un essor sans précédent : plus de 840 000 personnes au Maroc sont abonnées dont la moitié au haut débit (ADSL). Le nombre d’internautes dépasse les 9 millions. Le dernier fait marquant est sans doute l’émergence d’internet mobile, communément appelé la 3G. Ce mode d’accès représente environ 40% du parc d’abonnés avec plus de 399000 abonnés. Entre mars 2008 et mars 2009, le taux de croissance est de l’ordre de 288%. A ce jour, le Maroc compte, selon le Network information center (NIC), plus de 30 000 noms de domaine dont plus de 23000 sous l’extension «.ma». Le reste est réparti entre les autres extensions (.press.ma, .gov.ma, .co.ma, .net et .org.ma).
C’est dans ce contexte qu’il faut situer le nouveau phénomène des outils dits Web 2.0, l’utilisation des NTIC ne se limitant plus aux fonctions basiques. Les partenaires en affaires et amis ne se limitent plus aux personnes que l’on côtoie tous les jours ; on les trouve maintenant grâce à ce que l’on appelle le Web 2.0 devenu un véritable phénomène mondial. Par Web 2.0 au sens strict, il faut entendre les outils internet et particulièrement les «social softwares» tel que Facebook, Linkedin, Twitter, Netvibes, Viadeo, Wiki, Podcast et autres.
Ces outils permettent plus d’interactivité et de partage aussi bien à usage personnel que professionnel. «Le recours à ces technologies émergentes permet à l’entreprise de s’ouvrir sur son écosystème et facilite la circulation de l’information et du savoir en son sein», précise Fayçal Banachou, DG du cabinet de conseil Ribatis.
Un lieu d’échanges et de débats enrichissants
Comme ce consultant qui travaille avec un cabinet américain, sans avoir jamais vu physiquement son chef de projet, ils sont nombreux à avoir pu s’ouvrir d’autres horizons grâce à ces réseaux.
Dans l’entreprise, il est possible d’offrir à ses collaborateurs une suite d’applications multifonctions orientée Web 2.0 : messagerie, calendrier, outils de bureautique, Wiki, des applications de gestion telles que le CRM, la GRH, la gestion de projet et la gestion commerciale. «L’intérêt d’une telle panoplie d’outils est le meilleur partage des documents et de la connaissance en interne et même avec les partenaires de l’entreprise», explique Mouhsine Lakhdissi, manager associé du cabinet Neoxia Maroc.
C’est certainement pour encourager l’usage de tels outils qu’Ahmed Chami, ministre du commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies, a créé son blog qui lui permet de dialoguer avec les internautes. «Le blog devrait permettre un contact plus direct et démultiplié avec des centaines de citoyens. C’est également un lieu d’échanges et de débats enrichissants pour tous. C’est aussi un moyen de recueillir des idées intéressantes qui peuvent être implémentées dans un des programmes gouvernementaux dont je m’occupe», a-t-il expliqué en lançant ce blog.
L’ambassade américaine à Rabat a également ouvert un blog sur facebook pour améliorer sa communication.
126 000 Marocains sur facebook
L’engouement des entreprises à travers le monde pour ces différents outils résulte de leurs atouts au niveau du faible coût d’accessibilité et la facilité d’atteindre un public non seulement interne, mais aussi externe, y compris en dehors des frontières. Le caractère instantané et réactif des réponses et des dialogues en interne, avec les partenaires et les clients, est aussi un vecteur de promotion des solutions orientées Web 2.0.
«Néanmoins, l’utilisation des outils de Web 2.0 reste timide au Maroc à cause de la dominance de la culture de communication verticale. Or, le développement d’une culture “collaborative” au sein de l’entreprise exige un préalable, à savoir : briser la hiérarchie et encourager la proximité», souligne Jaouad Benhadou, président de l’Association des utilisateurs des systèmes d’information (AUSIM) et directeur des systèmes d’information de Lydec. En effet, pour la plupart des blogeurs, l’usage est purement personnel. Par exemple, au 20 juillet 2009, on comptait 126 500 inscrits sur facebook via le canal Morocco. C’est certes significatif comparé aux autres pays du Maghreb qui sont à plusieurs longueurs derrière, mais très peu par rapport au Canada qui comptait 12 millions à la même date.
Au-delà de ce diagnostic critique de l’état des usages du Web 2.0, M. Benhadou recommande l’encouragement des expériences pilotes en interne en partenariat avec des professionnels et des experts pour soutenir le processus d’appropriation. Parallèlement, une généralisation graduelle est souhaitable pour permettre une démocratisation des usages au profit des employés de l’entreprise. Cependant, il faut éviter les dérapages. Apparemment, il ne s’agit pas d’une tâche insurmontable. «Il suffit d’établir des règles et instaurer les bonnes pratiques d’usage pour éviter les abus et les dérapages à l’instar de l’expérience du courrier électronique au sein de l’entreprise», ajoute le DSI de Lydec.