Carrière
Salarié et politicien : Avis Mohssine Benzakour, Sociologue – enseignant chercheur
Tout salarié peut exprimer ses opinions politiques, aussi bien sur son lieu de travail qu’à l’extérieur.
S’intéresser à la politique et exprimer ses opinions politiques me paraissent évidents pour toute personne qui a un rôle à jouer dans la société. Bien que les idéologies politiques ont tendance à disparaître, l’économique, le social et le politique sont indissociables.
Tout salarié bénéficie d’une liberté d’expression protégée par des articles de la Déclaration des droits de l’Homme. Il peut ainsi exprimer ses opinions politiques, aussi bien sur son lieu de travail qu’à l’extérieur. Dans le même sens, la participation d’un salarié à une manifestation à caractère politique, en dehors du temps de travail, entre dans le cadre de la liberté collective. De ce fait, beaucoup d’individus voient dans les réseaux sociaux, notamment, un moyen d’exprimer librement leurs opinions politiques ou de prendre position par rapport à un sujet qui concerne l’environnement politique du pays.
Cependant, dans beaucoup de cas, cette liberté de parole traduit l’expression d’une émotion ou un avis à partager avec autrui qui peut parfois verser dans la critique négative ou la dérision. On n’y voit pas d’analyse, alors qu’une opinion politique doit avant tout être constructive et porteuse de solutions. C’est un moyen de vouloir façonner l’ordre social. Elle peut être également un moyen de défense des intérêts du groupe auquel on appartient.
D’autre part, l’entreprise a tout intérêt à encourager ses salariés à être acteurs du dialogue social, à formuler des opinions politiques… Ne serait-ce que dans le cadre des représentations du personnel.
Le minimum est justement de les écouter et de leur laisser la chance d’exprimer leurs attentes. Aujourd’hui, on parle d’une relation qui est inversée: c’est-à-dire, on part des attentes de la base pour pouvoir développer un projet d’entreprise. Il faut aussi dire que l’employeur a tout intérêt à ce que ses ressources humaines soient bien intégrées et efficacement opérationnelles.
Pour bien vivre ses relations avec ses délégués, un chef d’entreprise ou un manager doit aussi privilégier la franchise et la clarté. Il doit construire avec les délégués une relation ouverte où il n’y a pas de place pour les préjugés. Ils ne sont pas forcément des ennemis de l’entreprise et de la productivité. Le plus raisonnable, c’est de les traiter en responsables.
Les dirigeants doivent comprendre que les syndicats ne sont pas là pour mettre en péril l’entreprise, ils contribuent à sa performance.