Carrière
Process Communication Model : Entretien avec Youness Bellatif Directeur général, fondateur de Convergence
La démarche est la seule qui intègre les trois points : profondeur, simplicité et accessibilité. C’est l’une des rares approches qui aborde la notion d’intelligence relationnelle.
Pour Youness Bellatif, directeur général fondateur de Convergence, coach et superviseur de coachs, psychologue social et master trainer en process communication, l’outil est une approche psychologique et de communication, accessible et simple parce qu’il est lisible par tout type de personnes et ne nécessite pas une formation très pointue. Quel est son intérêt et pour quelle efficacité? Réponses de l’intéressé.
Comment se porte le coaching au Maroc ?
Le coaching au Maroc a entamé sa phase de maturité. Il y a eu une première phase où il n’y avait que quelques opérateurs, une deuxième phase où les ressources des coachs ont commencé à émerger, et puis la troisième phase dans laquelle nous sommes aujourd’hui. C’est celle de la maturité marquée par la création, il y a 11 ans, de l’association ICF Maroc coaching qui fait un excellent travail. Elle régule le marché, donne des repères et constitue ainsi un vrai référent pour la profession du coaching. Donc la nouveauté, c’est que le marché mûrit. Que ce soit dans le domaine public, privé ou personnel, il commence de plus en plus à se structurer. C’est vrai qu’il y a encore des débordements. Mais après une quinzaine d’années de développement et d’évolution, il commence à y avoir une intégration et une assimilation sociétale de ce nouveau métier.
Nouveau métier, mais aussi de plus en plus de nouveaux concepts introduits dans l’environnement local. La PCM par exemple. Comment la définissez-vous ?
La process communication model est une approche qui consiste à aider les personnes à mieux se connaître, mieux connaître leurs fréquences relationnelles, mieux connaître leur besoin psychologique, mieux connaître leur personnalité, mieux connaître l’autre, c’est-à-dire les autres personnes avec lesquelles nous sommes amenés à communiquer et interagir, et mieux gérer la relation.
C’est une approche psychologique et de communication, accessible et simple parce qu’elle est lisible par tout type de personnes et ne demande pas une formation très pointue.
Elle est d’une profondeur théorique et conceptuelle remarquable. Paradoxalement, elle est simple mais pas simpliste. Sa profondeur se situe dans le fait qu’elle soit basée sur des études psychologiques, des études empiriques (par l’observation), et qu’elle puisse s’adresser à tout type de personnes quels que soient sa catégorie socioprofessionnelle, son niveau de formation et son origine culturelle.
C’est la seule approche qui intègre les trois points: profondeur, simplicité et accessibilité, et l’une des rares approches qui aborde la notion d’intelligence relationnelle, qui est une intelligence très demandée, surtout dans le contexte compliqué dans lequel nous vivons.
Est-ce que la PCM a fait ses preuves ?
Etant psychologue moi-même, j’ai testé plusieurs questionnaires, plusieurs approches psychologiques et plusieurs approches relationnelles.
Avec cette approche, il y a un double avantage : la personne comprend plus facilement les contours de la process com model et peut facilement accéder à qui elle est et au contour de qui elle est. Donc la meilleure façon de vous répondre sur la satisfaction des gens est de les interroger. Peut-être que leur témoignage pourrait refléter la notion de satisfaction.
Dans le cadre de la PCM, je n’utiliserais pas la notion de satisfaction parce que ce n’est pas un produit commercial, j’utiliserais plutôt la notion de conscience de soi.
Vous aviez déclaré que, généralement, l’initiation se déroule sous forme de séminaire en groupe. Est-ce qu’il y a aujourd’hui des personnes qui vous contactent pour une initiation individuelle ?
Oui, les séminaires d’initiation se passent exclusivement en groupe. Difficile de mobiliser un formateur trois jours pour une seule personne. Toute demande personnelle dans ce cas se limite au commentaire de l’inventaire de personnalité. Quand des personnes nous contactent pour des demandes personnelles nous les orientons vers les groupes d’initiation.
Vous avez déclaré (lors d’un point presse) que ce sont les entreprises qui s’y intéressent le plus et non des individus (à titre personnel). Espérez-vous que cette tendance changera, dans la mesure où la gestion des tensions et conflits interpersonnels sont avant tout un défi personnel ?
Quand j’ai connu cet outil il y a de nombreuses années, mon intention était que le maximum de personnes puisse le connaître, que ce soit dans l’entreprise, l’associatif ou à titre privé. En effet, il n’y a que 25% des personnes qui nous sollicitent qui ne sont pas de l’entreprise. C’est tout simplement parce que les entreprises y ont accès et ont les moyens. Et dans certains cas, elles se font rembourser par l’OFPPT. Ce genre de démarche rentre dans un projet global. Mais très souvent, des participants à un séminaire de PCM organisé pour le compte d’une entreprise viennent se renseigner pour leurs proches (épouse ou époux).
Ils voient bien que la PCM dépasse le cadre professionnel et touche quelque chose de très personnel.
Vu son caractère pratique, ne pensez-vous pas vulgariser la process com model ?
Nous y travaillons. Nous avons un vrai objectif qui est celui de diffuser cette approche. Nous l’avons déjà fait dans le milieu de l’enseignement (dans les business school, nous avons sensibilisé les étudiants en dernière année à la connaissance de soi avant d’aborder le marché du travail, et pour leur propre épanouissement). Cela veut dire qu’on ne vise pas que le monde de l’entreprise, nous visons aussi le monde médical (un médecin qui se forme à la PCM l’aide à savoir comment interagir avec ses patients, comment annoncer une mauvaise nouvelle notamment). Nous l’avons également abordé dans le monde politique, élus, députés ou autres, pour les aider à mieux maîtriser leurs discours et mieux interagir avec l’audience.
L’objectif donc est de ne pas limiter le model à quelques secteurs ou un espace exclusivement professionnel, mais au-delà de cela. La PCM est un vrai outil de conscience de soi et de développement d’intelligence relationnelle qui nous permet d’exploiter nos ressources, de nettoyer les conflits psychologiques que nous pouvons avoir, et nous permet d’accéder à des ressources qui peuvent valoriser ce que nous sommes, et qui peuvent nous éviter des malentendus et nous aider à mieux exploiter des compétences face à des situations professionnelles ou personnelles.
Il arrive même que la PCM serve dans la médiation entre des personnes en conflit, des couples ou des personnes qui ne s’entendent pas. La PCM permet à une personne d’accéder au cadre de référence de l’autre, de mieux comprendre son cheminement, mieux comprendre sa logique et donc de lever le malentendu ou le conflit qui peut exister entre lui et une autre.