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Carrière

Prime de productivité collective, commissions… Les pratiques en usage

Dans toutes les entreprises, les primes constituent un vrai casse-tête. Pour ma part, j’ai essayé de régler le problème en adoptant un système très simple.

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Mouhcine D.
Patron d’une PME de négoce de produits alimentaires
«Nous avons une enveloppe partagée au prorata du salaire»
«Dans toutes les entreprises, les primes constituent un vrai casse-tête. Pour ma part, j’ai essayé de régler le problème en adoptant un système très simple. Avec mon directeur commercial et mon chef comptable, nous avons négocié à l’embauche une prime annuelle fixe qui tient compte des bénéfices. Cependant, le directeur commercial perçoit une prime individuelle sur le chiffre d’affaires, bien sûr en fonction de l’évolution de celui-ci. Ces deux personnes bénéficient, en plus, d’autres avantages, comme un budget plafonné mensuel de restauration et de déplacement. Cela leur permet de gérer nos relations avec nos partenaires. Même s’ils ne le consomment pas totalement, le reliquat n’est pas remboursable. Nous avons une relation de confiance qui a bien fonctionné jusqu’à présent.
Pour les employés, outre les commissions des commerciaux, nous avons, chaque année, une enveloppe minimum à partager au prorata du salaire. Mais nous essayons aussi de récompenser les efforts de chacun. Nous sommes une petite entreprise, ce qui fait que nous connaissons bien les plus performants.»

Ali B.
Cadre administratif dans un établissement public
«Des primes à la paresse, qui ne reflètent pas le rendement»
«En l’absence d’une réelle politique ressources humaines, on peut dire qu’en matière de prime annuelle, il y a à boire et à manger. Chez nous, par exemple, il y a deux sortes de primes : celle de fin d’année et une prime appelée «de bilan». La prime de fin d’année est généralement accordée à l’ensemble du personnel alors que la prime de bilan est exclusivement réservée aux financiers, comme s’ils étaient seuls à contribuer au résultat.
La prime de fin d’année varie généralement entre 0 et 200 % du salaire brut. En l’absence d’un système d’évaluation, la prime est plafonnée pratiquement à 200 % du salaire pour la majorité du personnel. Je pense que ce système est défaillant parce cette prime est acquise de toute façon et qu’elle ne reflète pas le rendement de la personne. C’est une «prime à la paresse» en quelque sorte. Nous avons également une prime non officielle. Il s’agit des frais de déplacement forfaitaires qui servent en quelque sorte de primes déguisées pour certains directeurs de département. Là encore, en l’absence de contrôle, on peut accorder des sommes astronomiques. Les abus existent, on les tolère et personne ne les dénonce.»

Adil C.
Ancien trader
«Une prime en fonction du chiffre d’affaires réalisé»
«Mon salaire de fin d’année était beaucoup plus intéressant lorsque je travaillais en tant que trader dans une société de Bourse. N’ayant pas de 13e mois, j’étais rémunéré en fonction du chiffre d’affaires réalisé. C’était payant à la fin de l’année puisque je me retrouvais avec un bonus moyen de 30 000 DH. Il faut dire aussi que j’ai réalisé cette performance durant la période faste de la Bourse (il y a plus de trois ans). Malheureusement, il n’est plus facile d’atteindre cette performance actuellement. Vu que je ne pouvais maintenir le rythme, j’ai préféré changer de secteur. Là où je travaille actuellement (dans la vente de matériel informatique), j’ai pu négocier une prime de résultat en fonction du chiffre d’affaires réalisé.»

Abdellah S.
Chef d’équipe dans une société de déménagement
«On se contente du 13e mois»
«En termes de primes, notre entreprise ne sert que le 13e mois. C’est une pratique ancienne que tous les directeurs qui se sont succédé ont maintenue. D’ailleurs pour nous, il s’agit d’un acquis, que l’on ne peut plus nous enlever.
Depuis 10 ans que je suis dans cette entreprise, nous avons eu droit à une prime de productivité (sorte de 14e mois) seulement durant deux années consécutives. Il est vrai que l’entreprise gagnait beaucoup d’argent et les responsables ne pouvaient pas fermer les yeux sur les efforts des salariés. Les années suivantes, ils ont invoqué une conjoncture difficile pour revenir à la situation antérieure. Lot de consolation, pour l’Aïd El Kébir : nous recevons une aide modique de 700 DH pour l’achat du mouton.»