Carrière
Le mobile learning, une nouvelle façon de se former en entreprise
Apprendre n’importe où et n’importe quand ! Avec le mobile learning, les apprenants ont la possibilité de se former de manière permanente. Les contenus plus variés et plus ludiques permettent de donner encore plus l’envie de suivre la formation.
Depuis le début de la crise sanitaire, le digital learning ne cesse de se développer. On a eu droit au blended learning qui fonctionne très bien actuellement, l’immersive learning, le phygital learning et bien d’autres.
Aujourd’hui, c’est une nouvelle tendance qui s’affirme désormais dans le champ de la formation continue, le mobile learning. Son principe : apprendre n’importe où et n’importe quand. Pour Mohamed Tazi, directeur du cabinet LMS Formation, «le recours au mobile learning connaît une forte croissance auprès des entreprises. Sous la pression du digital, beaucoup de métiers se réinventent, encourageant les professionnels à se former continuellement. En devenant un outil d’aide à la formation continue, le mobile learning trouve tout son sens».
Même son de cloche pour Ikram Hdid, responsable formation dans un centre d’appels qui précise que le mobile learning a encore de beaux jours devant lui. «Il s’apprête parfaitement à la génération Z. Nos apprenants sont bien équipés en smartphones et n’ont souvent pas le temps de se former pendant leur journée de travail devant leur ordinateur. Ils vont utiliser d’autres moments pour apprendre». Il faut dire aussi qu’il présente plusieurs avantages. Hormis la flexibilité d’apprentissage, il y va aussi du contenu et des technologies proposés. L’apprentissage sur mobile introduit même une nouvelle façon d’acquérir des connaissances, basée sur des contenus courts (micro-learning) et variés (vidéos, audios, infographies, courts textes…), parfaitement adaptés à la consultation sur smartphone.
Ainsi, le contenu peut être bien plus diversifié et plus ludique. De nouveaux modes d’apprentissage comme la gamification, qui intègre la formation dans l’univers d’un jeu vidéo, permettant ainsi de susciter chez le collaborateur l’adhésion, la motivation et l’attention. Les technologies comme la 3D et la réalité virtuelle sont d’une grande utilité pour varier le contenu et l’expérience. Le mobile learning met donc à disposition un ensemble de procédés pour conserver l’attention de l’apprenant. Mais pas que. Le storytelling rend également la formation plus addictive et efficace en créant des scénarios tels les jeux vidéo et la gamification qui permet de donner encore plus l’envie de suivre la formation.
Donner l’envie d’apprendre, pas l’imposer
Pour le directeur de LMS Formation, «bon nombre de besoins en formation des entreprises peuvent être pris en charge, à commencer par les compétences métiers. Par exemple, le m-learning est beaucoup utilisé pour les techniques de vente genre up-selling ou cross-selling. Les commerciaux ont la possibilité de se connecter à tout moment pour se renseigner sur une fiche technique d’un nouveau produit ou service de l’entreprise avant de démarcher un client. Il est également idoine pour les situations de développement personnel genre gestion de stress, relaxation…, les capsules video permettent ainsi aux apprenants de prendre conscience d’une situation donnée», précise t-il. Toutefois, il rajoute que certaines formations plus techniques ne peuvent s’apprêter au mobile learning, à l’exemple des formations sur les IFRS ou certains métiers comme le contrôle de gestion qui demandent une attention particulière. Car il faut le dire aussi, le mobile learning n’a pas que des avantages.
Parmi ses principales limites, on peut noter la faible concentration des apprenants. L’environnement extérieur, qui est souvent un perturbateur, ne permet pas d’avoir une attention sur le long terme. Par ailleurs, le mobile offre plus de distractions, puisqu’il est très facile de passer d’une application ou d’une information à l’autre, de s’interrompre pour consulter une notification qui vient de tomber. De même que beaucoup d’apprenants ont le sentiment d’une moindre qualité de formation lorsque la formation est asynchrone, étant donné qu’ils n’ont pas le formateur face à eux. Autre limite, le suivi de la formation peut être souvent fragmenté, car il est difficile de tirer profit d’une formation à distance dès lors que la session dépasse quelques minutes. On aboutit à un apprentissage fragmenté, à coups de “mini” séances de travail manquant de régularité.
Enfin, le plus important, comme le souligne Ikram Hdid, «il ne faut pas l’imposer aux collaborateurs mais les engager afin de ne pas perdre en efficacité d’apprentissage. Notre choix du mobile learning réside dans la rapidité à créer du contenu, à le diffuser et l’engagement que génèrent les contenus par leur attractivité. Chaque collaborateur qui le souhaite peut faire le choix de se former sur son mobile pour augmenter l’expérience utilisateur et découvrir de nouveaux contenus et d’autres façons d’accéder à la formation», conclut-elle.