Carrière
Internet au travail : quelles parades pour contrecarrer les abus ?
Une utilisation abusive peut, dans certains cas, être passible d’un licenciement. Une charte de bonne conduite est souhaitable pour éviter les quiproquos n La sensibilisation est un bon moyen pour amener les utilisateurs à être raisonnables.
Pour avoir passé plus de 40 heures à surfer sur le Net sur une période d’un mois, un salarié a été licencié pour faute grave par son employeur. Après une longue bataille judiciaire, le jugement a été confirmé par un arrêt de la Cour de cassation en France. Au Maroc, les cas de jurisprudence en matière d’abus d’utilisation de l’internet ou d’infraction de la part d’entreprises sont rares pour ne pas dire inexistants, tout simplement parce que des conflits du genre ne sont pas encore fréquents. Peut-être y arriverons nous un jour? Possible car internet est devenu un outil incontournable dans l’entreprise. Presque aucune entreprise ne peut se passer d’internet. Pour communiquer en interne ou en externe, gérer les ressources humaines, vendre, mener des enquêtes de satisfaction…, la toile s’est imposée comme un outil de prédilection. A la base, l’entreprise ne se connecte que pour un usage purement professionnel. Il reste que la tentation est grande pour les salariés de surfer à des fins personnelles. En principe, il n’y a rien de répréhensible si on se limite à consulter ses mails personnels ou à consulter des journaux en ligne. Le problème, c’est quand on passe des heures à surfer sur des sites peu recommandables, à mettre à jour son blog ou à discuter sur les résaux sociaux. De telles situations ne sont pas rares. Les auteurs de ces pratiques n’ignorent pourtant pas que l’abus peut désorganiser le travail et induire une baisse de la productivité, sans compter les risques d’intrusion ou les virus.
Le smartphone permet toujours de contourner l’interdiction
Que faire alors pour concilier entre respect des salariés et contrôle de l’outil ? Le code du travail ne traite pas expressément ce problème «récent». En revanche, il est possible de remédier au vide juridique. Instituer une charte informatique rattachée au règlement intérieur constitue un bon moyen de prévenir les dérapages. Cette charte fixe les règles d’utilisation d’internet et des outils informatiques sur le lieu du travail. En d’autres termes, elle marque les limites à ne pas franchir. Dès lors, un comportement abusif, en toute connaissance de cause, peut être interprété comme faute professionnelle, donc passible de sanctions disciplinaires. On peut aussi installer des logiciels permettant de bloquer l’accès aux sites indésirables ou configurer le navigateur pour restreindre les téléchargements. Le mieux, c’est cependant de sensibiliser parce que internet fait aujourd’hui partie du quotidien. Si internet sur le PC est interdite, rien n’empêche d’utiliser son smarphone…