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Bus, trains, cà¢bles électriques et poubelles… les vandales font des ravages

Actes gratuits à  l’occasion de matchs de foot, ou appà¢t du gain à  l’origine des vols de cà¢bles électriques, de poubelles, de couvercles de compteurs, le vandalisme coûte cher à  certaines entreprises, à  l’Etat et à  la collectivité.
Les opérateurs concernés tentent de trouver la parade : l’ONCF
recouvre les vitres de ses trains d’un film plastique, la Lydec remplace
les tampons d’égouts en fonte par d’autres en béton.

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Une scène de super production hollywoodienne ? Non, simplement des boulevards de Casablanca, avec des bus saccagés, brûlés, les sièges arrachés, les vitres brisées. C’est ce que tout Casablancais peut découvrir un soir de Raja-Wydad comptant pour le championnat ou la Coupe du Trône de football. Première victime de ces actes de vandalisme, les transporteurs. «Nous vivons un véritable cauchemar à  l’occasion de chaque rencontre sportive», explique Khalid Chrouate, PDG de M’dina Bus. Le dernier derby casablancais entre les deux équipes phares de la capitale économique a coûté à  la société de transport urbain casablancais près d’un million DH. Sept bus ont été saccagés par les supporters en furie à  la sortie du Complexe sportif Mohammed V. «Une facture trop salée», souligne le responsable. Et d’ajouter que sa société est en négociation actuellement avec le ministère de tutelle, à  savoir l’Intérieur, pour trouver des solutions pour la saison footballistique 2006-2007. Une commission réunissant des représentants de l’Intérieur et du Conseil de la ville réfléchit d’ailleurs aux solutions.

Parmi les pistes envisagées, la compensation. Autrement dit, que l’Etat rembourse les dégâts causés par ces actes de hooliganisme. «Mais aucune décision n’a encore été prise», souligne Khalid Chrouate. Par ailleurs, la société est aussi victime du «vandalisme ordinaire», selon son directeur. Il s’agit essentiellement de jets de pierre contre les véhicules, dans des quartiers périphériques, ou encore de vols d’ampoules d’éclairage et de hauts parleurs.

L’ONCF a été victime de 473 jets de pierres en 2006
Les jets de pierre, une autre société en souffre particulièrement. Il s’agit de l’ONCF (Office national des chemins de fer) qui, au titre du premier semestre 2006, a été victime de 473 jets de pierre. Une vitre cassée coûte à  cet office public la somme de 1 500 DH. «Ce chiffre enregistre cependant une baisse de 28 % par rapport à  la même période de l’année dernière», explique Hassan Lequsiouer, directeur activités au sein de l’office, grâce à  la mise en place, sur les vitres, de films protecteurs en plastique. 2 100 vitres ont à  ce jour été protégées. «Ils évitent à  la vitre d’éclater au moment de l’impact et protègent donc les passagers». L’année dernière, toujours selon ce responsable, les actes de vandalisme, commis par des adolescents tout le long de la voie ferrée, ont coûté à  l’ONCF la somme de 600 000 DH. Des points noirs sont par ailleurs répertoriés par l’office, surtout sur le tronçon Kénitra-Casablanca, à  Salé-ville, Sidi Maârouf, Bouskoura, Mohammédia et Aà¯n Sebaâ.

Mais l’office est victime d’un autre type de vandalisme, nettement plus pénalisant. Il concerne le vol des contrepoids soutenant les caténaires (fils électriques alimentant les trains). Le 6 juillet dernier, 600 kg de ces matériaux en fonte ont été dérobés en un temps record, ce qui a causé une grande perturbation du trafic.

Arrestation de gangs spécialisés
A Casablanca, d’autres accessoires de rue sont particulièrement prisés par les voleurs: tampons de fonte, grilles d’avaloirs d’eaux usées, armoires électriques, postes de mesure et de relevage d’eaux usées et même les couvercles de compteurs. La Lydec enregistre ainsi annuellement le vol de près de 600 tampons coûtant 2 000 DH l’unité. «Ils sont par la suite vendus soit directement à  des fonderies soit à  des receleurs qui essaieront de les écouler», souligne une source à  la Lydec. Quatre plaintes dont deux contre X ont été déposées auprès du procureur du Roi, qui se sont soldées par l’arrestation de gangs spécialisés dans ce genre de vols. Des condamnations et amendes ont aussi été prononcées.

Pour faire face à  ce problème, les responsables de Lydec ont décidé de couper l’herbe sous les pieds des voleurs en remplaçant les tampons de fonte tant recherchés par d’autres, réalisés avec un matériau non-recyclable ou en béton. Le verrouillage des tampons est également de mise. «Les couvercles de compteurs sont dorénavant faits dans une matière plastique», donc sans valeur marchande, souligne la même source.

Par ailleurs, Lydec est victime d’actes de vandalisme différents, ciblant cette fois-ci les câbles électriques. «On a enregistré récemment deux ou trois tentatives de vol de cuivre sur des lignes sous tension. Il s’en est suivi électrocution des voleurs, chute et mort». Pour le vol de câblage, une autre entreprise en est victime, Maroc Telecom en l’occurrence. Les responsables de cette dernière n’ont cependant pas voulu révéler le montant des dégâts.

A la course au vandalisme, les poubelles ont également la cote. «C’est même un produit qui se vend comme des petits pains», ironise ce responsable de Segedema, filiale marocaine de Pizzorno environnement. Les grandes poubelles, d’une contenance de 770 litres, ne sont pas très prisées. «Les adolescents préfèrent les casser plutôt que les voler. De toutes les manières, leur grande taille est un handicap pour les voleurs», explique la même source qui indique qu’une poubelle de ce format peut coûter jusqu’à  800 DH. Les poubelles-stars de ce business sont par contre les moyennes et les petites, à  deux roues. «D’une capacité respective de 270 et 245 litres, elles sont utilisées pour le stockage de la farine et des olives». Leurs prix sur le marché du recel : 400 DH la pièce pour les moyennes (270 l) et 300 DH pour les petites (245 l). «C’est au moment des premières installations que les entreprises souffrent particulièrement de ce problème. Les poubelles disparaissent avant même d’avoir été utilisées». Même pas besoin de recyclage !.

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