Affaires
Après deux ans de baisse, l’automobile reprend des couleurs : +5,5% en deux mois
Les françaises dominent le marché avec 49,3% des ventes et Dacia reste en tête. Remarquable progression de Peugeot et Ford, baisse chez Kia. Toyota relève la tête après une longue traversée du désert.
Les affaires redémarrent pour le marché automobile. Après deux années successives de baisse, dont 7% concédés en 2010, les clignotants sont à nouveau au vert. Au terme des deux premiers mois, les ventes des voitures neuves ont totalisé16 394 unités, soit 4,3% de mieux par rapport à la même période de l’année dernière, selon les statistiques de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam). Les ventes des voitures particulières, segment le plus important du marché, ont atteint 14 275 unités, marquant une hausse significative de 5,5%.
Les marques françaises dominent toujours le marché. Renault Maroc (Renault, Dacia, Nissan, Samsung) et le concessionnaire Sopriam, commercialisant Peugeot et Citroën, ont vendu 8 086 voitures particulières et véhicules utilitaires légers. A elles seules, ces quatre marques ont réalisé 49,3% des ventes du marché en volume.
Premier, le groupe Renault détient 34,5% de parts de marché
Le groupe Renault est leader du marché avec 5 648 nouvelles immatriculations, en hausse de 4,2% par rapport à la même période de l’année précédente. Sa part de marché s’élève à 34,5%. Sa marque Dacia truste la première place du marché national avec 3 114 unités vendues et une part de marché de 18,99%. La marque Renault occupe la deuxième place avec 2 534 véhicules commercialisés, en baisse de 6,2% par rapport à la même période de l’année dernière. Mais la marque au losange garde quand même une part de marché consistante, 15,46%.
Peugeot, la marque qui s’est installée dans un rythme de progression confortable ces dernières années, enregistre une progression plus importante. A fin février, les ventes de la marque au lion ont augmenté de 21%, à 1 624 unités. Sa part de marché est passée à 9,91%. Avec les ventes de Citroën qui ont atteint 814 véhicules, bien qu’en baisse de 6,7%, le groupe Sopriam renforce ses positions dans le secteur avec 14,88% de parts de marché.
Hyundai est la seule marque non européenne qui tient tête aux constructeurs de l’Hexagone, même si ses ventes se sont repliées de 6%, à 1 080 unités. La marque sud-coréenne a réalisé une percée remarquable depuis 2009, essentiellement grâce à son modèle i10 qui a eu beaucoup de succès auprès des consommateurs marocains, mais ce succès s’explique également par l’arrivée de modèles au design alléchant comme la I30 et le 4×4 IX35.
Des normes d’homologation contraignantes
Une autre marque, européenne celle-là, est en train de faire une montée fulgurante. Il s’agit de Ford, qui améliore de plus en plus ses ventes. Elles ont atteint 992 unités, soit 35% de plus qu’à fin février 2010. La marque occupe ainsi la cinquième position au tableau des meilleures ventes. Les nouvelles versions des modèles Focus et Fiesta, Mondeo et Kia, dont le design a été complètement révisé, expliquent ce succès.
Quant à Volkswagen qui avait réalisé une ascension remarquable grâce à une campagne commerciale agressive, elle progresse dans la moyenne. A fin février, ses ventes ont totalisé 813 unités, en hausse de 4,5% seulement, alors que la marque réalisait une croissance à deux chiffres durant les deux dernières années.
Par ailleurs, les ventes de Kia sont en chute libre, et ce, depuis plus d’un an et demi. La marque coréenne a vendu à peine 707 unités en deux mois, en baisse de 15,7%, malgré le lancement sur le marché du très séduisant Sportage nouvelle génération. En revanche, Toyota a commercialisé 651 véhicules, soit une hausse de 20%. La marque japonaise commence à reprendre sa place initiale sur le marché après une régression notable en 2010. A cause des problèmes techniques rencontrés par sa maison mère, mais également d’une perte de compétitivité due à un yen trop cher, elle a subi le coup ici au Maroc et ses ventes avaient reculé de 26,7%. Aujourd’hui, elle amorce une tendance positive. Cependant, le numéro un mondial, à l’instar de toutes les marques non européennes, est exposé à une contrainte qui risque de compromettre ses activités dans les jours qui viennent. Selon des concessionnaires de marques asiatiques, les nouvelles règles d’homologation imposées par les pouvoirs publics s’annoncent comme une véritable entrave aux ventes de ces professionnels. «On doit désormais se conformer à 54 critères d’homologation qui répondent aux exigences de l’Union européenne pour pouvoir introduire les nouveaux modèles au Maroc et cela constitue un obstacle pour nous, étant donné que nos produits répondent à des normes américaines plus exigeantes mais non reconnues par l’Union européenne», s’alarme un distributeur d’une marque coréenne.
Les concessionnaires des marques asiatiques se disent ainsi doublement lésés puisqu’à la contrainte des normes s’ajoute le problème des droits de douane.
«Depuis le début de ce mois, nos concurrents qui commercialisent les voitures européennes bénéficient d’un taux de droit de douane allant de 2,5 à 3,6% en fonction de la puissance des cylindrées, tandis que nous sommes taxés à 25%», signale ce professionnel qui dénonce un traitement «inéquitable».