Affaires
Amélioration de l’environnement de l’entreprise : les opérateurs veulent du concret
Deux dossiers importants sont ouverts : l’accès au foncier et la régionalisation de la politique d’amélioration du climat des affaires. Beaucoup de textes publiés mais, pour les opérateurs, l’application laisse à désirer.
En 2010, ce sont près de 3 000 entreprises qui ont été créées dans la seule région du Grand Casablanca avec des retombées en matière de création d’emplois. Cette situation n’est cependant pas imputable uniquement à l’esprit d’innovation des promoteurs, mais également à un environnement institutionnel de plus en plus favorable. C’est donc sous le thème de «L’évolution de l’environnement des affaires au Maroc» que s’est tenu un colloque d’information organisé par le ministère délégué chargé des affaires économiques et générales en collaboration avec le Comité national de l’environnement des affaires (CNEA).
Créé en 2009, le CNEA est un organe privé/public composé de membres permanents de différents ministères ainsi que ceux des principales structures représentatives du monde des affaires (CGEM, GPBM et Fédération des Chambres de commerce, d’industrie et de services). Il a pour mission d’offrir aux opérateurs économiques nationaux et internationaux un meilleur cadre d’activité facilitant la pratique des affaires au Maroc. Les membres ont pu, durant ce colloque, rappeler les acquis tout en présentant les différents chantiers en cours ainsi que la feuille de route pour l’année 2011. Deux dimensions ont été mises en avant lors de la rencontre. Il s’agit des problématiques stratégiques de l’accès au foncier et la régionalisation de la politique d’amélioration du climat des affaires.
La corruption reste une préoccupation
Mais les démarches entreprises par le CNEA ne concernent pas uniquement celles articulées autour de la modernisation du droit des affaires, de l’amélioration du traitement des litiges et autres simplifications des procédures administratives. L’attention est portée aujourd’hui sur la moralisation de la vie des entreprises pour un développement économique vertueux. Il convient, selon Nizar Baraka, ministre des affaires économiques et générales, de «l’amélioration de l’image de marque du Maroc portée par l’entreprise dans le cadre d’une diplomatie économique» . C’est à cet effet que différentes dispositions et réflexions sont menées et portent par exemple sur la révision du décret des marchés publics pour une plus grande transparence administrative et pour la favorisation d’une concurrence loyale. La lutte contre la corruption n’est pas en reste et les efforts ont été intensifiés par la mise en place d’un portail Internet www.stopcorruption.ma permettant aux entreprises de dénoncer les cas d’abus ou de corruption administrative.
Massivement présents lors de ce colloque, les représentants du secteur privé ont reconnu les avancées, mais l’impression générale mettait en exergue les limites et les lacunes d’un partenariat loin de l’exemplarité dont se félicitaient certains membres du comité.
