Affaires
Algues marines : l’état du stock s’améliore après dix années de baisse continue
Un gain de 30% a été réalisé sur la seule année 2011 dans la zone localisée entre El Jadida et le port Jorf Lasfar. La densité de biomasse s’est également relevée, mais des efforts restent à faire près de Sidi Bouzid.

Les pêcheries des algues marines ont également leur plan d’aménagement. Et c’est en 2010 qu’il avait été lancé, dans le cadre de la stratégie de développement global du secteur, autrement dit le plan Halieutis.
Il était temps car un des gisements les plus importants et qui est situé entre El Jadida et le port Jorf Lasfar connaissait une surexploitation telle que la biomasse était tombée de 22 000 tonnes en 1999 à 11 900 en 2010.
C’était là le constat inquiétant qui avait été dressé par l’Institut national de la recherche halieutique (INRH). Et les résultats de ce plan d’aménagement n’ont pas tardé puisque la tendance a été rétablie dans le bon sens, en une seule année, avec 14 500 tonnes en 2011, soit un gain de 30% en comparaison avec l’année précédente.
La densité moyenne qui n’était plus que de 0,322 kg/m2 (contre 1,1kg/ m2 en 1999) est revenue à près de 0,5 kg/ m2, ce qui est appréciable.
Cependant, du côté de Sidi Bouzid et environs, le constat reste alarmant. Les champs d’algues sont en deçà de leur densité de 1999 qui était de 3 à 4 kg/m2. Les raisons sont connues. Ce sont le braconnage et la surexploitation de la ressource pour cette pêche qui se fait par des plongeurs avec de petites barques.
L’INRH souligne toutefois que la biomasse moyenne de «Halopitys incurvus», espèce qui, pour le moment, n’a aucun intérêt commercial mais importante pour l’équilibre écologique de la zone, a progressé de 59% par rapport à 1999, à 13 878 tonnes.
20% de la production à l’export et 80% à l’industrie locale
A l’instar du poisson, le plan d’aménagement consiste à déterminer la période de pêche, de fixer et de dimensionner l’effort de pêche selon les évaluations de l’INRH, d’imposer des quotas, de généraliser l’application de la taxation pour le suivi et la traçabilité des espèces d’intérêt commercial.
Par ailleurs, il a été instauré un quota pour l’export de 20% à l’état brut, laissant le soin de la valorisation des 80% à l’industrie nationale. Bien entendu, les mesures préconisées ont commencé à donner leurs fruits. Mais il est clair que des efforts doivent être faits pour le respect des périodes biologiques et la protection de ce patrimoine.
Cela passe aussi par la sensibilisation des intervenants qui ne réalisent pas que la protection de la ressource est en leur faveur et non le contraire. Par ailleurs, il y a lieu d’encourager l’algoculture de ce qu’on appelle «gracilaria» pour alléger l’effort de pêche sur le «gelidium».
