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Affaires

Air Sénégal international : une solution politique est en vue

Des tentatives de rapprochement sont menées en coulisses.
Royal air Maroc s’en tient pour le moment au projet de protocole proposé début mars.
Les vols d’ASI sont maintenus malgré tout.

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Plus de deux jours après la réunion avortée du conseil d’administration d’Air Sénégal  international à Dakar, les deux parties, Royal Air Maroc et les représentants du gouvernement sénégalais, ne se sont pas retrouvés autour de la table pour trouver une solution. Et malgré une flotte réduite à deux appareils et d’inextricables problèmes de trésorerie, la compagnie mixte, encore sous pavillon sénégalo-marocain, maintient ses programmes de vols. Mais pour combien de temps encore ?
Pour l’heure la Ram semble montrer plus d’entrain pour assurer la survie de la compagnie et les conditions posées pour la poursuite normale de l’exploitation (levée du blocage des comptes d’Asi et arrêt des poursuites judiciaires) s’avèrent logiques, parce qu’elles sont de nature à ramener plus de sérénité  dans le traitement de cette affaire.
Reste à savoir si l’Etat sénégalais est résolu à reprendre le contrôle comme il en a exprimé la volonté, il y a un peu moins de deux ans. Difficile d’en savoir davantage, du fait que les responsables censés gérer le dossier sont aux abonnés absents. Autrement dit, à l’heure où nous mettions sous presse, on avait du mal à trouver le bon interlocuteur du côté de Dakar. Fait révélateur, même la presse sénégalaise se base sur les communiqués de la Ram pour suivre l’évolution de la situation.

Les familles religieuses sénégalaises s’en mêlent
Mais selon un officiel qui précise ne pas être habilité à parler, des tentatives de rapprochement sont en cours et la partie sénégalaise maintient son idée de réunir une commission mixte dans les tout prochains jours.
On peut donc présumer que l’on s’achemine vers une solution politique. En tout cas, au Sénégal, des voix s’élèvent tant du côté de la majorité présidentielle que de celui des familles religieuses, celles de la confrérie Tijania en particulier, pour inviter les deux parties à revenir à de meilleurs sentiments pour renouer les fils du dialogue au nom des relations séculaires qui lient les deux pays. A ce niveau, les enjeux sont effectivement très grands.
A la Ram, on semble toutefois s’en tenir, pour le moment, aux propositions contenues dans le projet de protocole en cinq points soumis le 3 mars. Il comprend la cession des 51 % à un franc symbolique ; l’abandon de l’apport en compte courant de 10  millions d’euros effectué en septembre 2006 ; l’échelonnement des dettes d’ASI auprès de la RAM sur une durée suffisamment longue ; la mise à disposition d’ASI de deux avions en location à moins de 50% du prix du marché afin de lui permettre de continuer son activité ; et le maintien de l’assistance technique et commerciale.
Quelle que soit l’issue, le mal est déjà fait parce qu’Asi était jusque-là considérée comme un modèle de partenariat sud-sud.