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150 MDH d’achats détaxés par les touristes en 2011, 13 000 DH de panier moyen

A juin 2012 déjà , la progression des transactions était de 28%. La joaillerie et la bijouterie tirent le secteur avec 50 millions de dirhams de factures déposées. Le manque de communication à  l’étranger et le manque de formation freine le développement du secteur.

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Morocco mall la fayette 2012 08 07

Quatre ans après son entrée en vigueur au Maroc, la détaxe commence à se vulgariser. Ainsi, selon les estimations de Morocco Tourist Refund (MTR), un des deux acteurs du secteur, le montant des factures déposées en 2011 avoisine les 150 MDH (pour les deux opérateurs). Et déjà à fin juin de l’année en cours, le nombre de transactions a dépassé les 5 000, ce qui représente une hausse de 28% par rapport à la même période de l’année précédente. Performance qui devrait être boostée par l’activité réalisée par le Morocco Mall. On est donc loin des débuts difficiles de 2009 où le chiffre était à peine de 20 MDH. Malgré tout, le système souffre encore d’un manque de communication patent et d’un tissu commercial peu sensibilisé.

Présents sur presque l’ensemble des zones touristiques du Maroc, les services de détaxe sont proposés dans de nombreux magasins et enseignes. En juin 2012, on comptait, par exemple, 1 704 magasins affiliés aux services de Premier Taxe free, marque  gérée par MTR qui a scellé de nombreux partenariats, notamment avec la chaîne hôtelière Accor et le groupe Aksal. L’autre opérateur sélectionné par la Direction générale des impôts, à savoir Global Blue (Global Refund), a préféré ne pas communiquer sur son activité. Chez MTR, le premier secteur à avoir profité de la détaxe est sans contexte le secteur du luxe avec près de 50 MDH rien que pour la joaillerie et la bijouterie, suivi du prêt-à-porter qui totalise un peu moins de 30 millions. «Aujourd’hui les étrangers font de plus en plus leur shopping au Maroc. Pour eux, il est devenu intéressant de faire leurs achats dans le Royaume, vu que les prix sont quasi identiques à ceux affichés dans leur pays, notamment la France», explique Sâad Sefrioui, Pdg de MTR. En fait, les Français (44%) sont, avec les Marocains résidents à l’étranger, les premiers clients de la détaxe avec un total de 64 MDH. «Nous constatons également une nouvelle tendance pour l’année 2012 avec l’arrivée des clients asiatiques», ajoute Sâad Sefrioui. Le panier moyen a cependant baissé légèrement pour se situer à 13 000 DH en 2011. Normal, au fur et à mesure que la pratique se démocratise et que le nombre de transactions augmente.

Le montant minimum de la facture est un frein

Instaurée en 2007, la détaxe avait pour ambition de favoriser le commerce local et de faire du Maroc une destination de shopping. Le principe est simple et consiste en la restitution de la TVA sur les achats effectués par des non-résidents lors de leur séjour au Maroc. Si l’on extrait les commissions du prestataire, le client peut récupérer 13 à 15 points de TVA.

Pour bénéficier de la détaxe, la personne devra effectuer ses achats le même jour chez le même vendeur pour un montant minimum de 2 000 dirhams par facture à détaxer. Les biens ainsi achetés devront être transportés à l’étranger par l’acheteur dans un délai n’excédant pas trois mois à compter de la date de la transaction. Considéré comme trop élevé, le montant minimum de la facture éligible au remboursement devait être revu à la baisse par les autorités de tutelle en 2011. Rien n’a été décidé malgré que les professionnels s’accordent sur le fait qu’une réduction à 500 ou à 1 000 DH aurait un impact très important. A titre de comparaison, le Portugal fixe ce seuil à 65 euros et pour l’Allemagne il n’y a aucun montant plancher. Autres freins au développement, l’absence de signalisation au niveau des aéroports, la faible implication des banquiers, le manque de formation des douaniers sur le processus de la détaxe, etc. Ceci sans compter un déficit de communication, au Maroc comme à l’étranger.