Affaires
150 à 700 DH la séance : tout le monde veut son massage !
Autrefois l’apanage d’une classe féminine aisée, il est de plus en plus demandé par les cadres supérieurs et intermédiaires, même les hommes s’y mettent. L’offre suit : 4 à 5 ouvertures de centres modernes par an.

«J’ai rencontré untel au massage, vendredi dernier». Une telle déclaration aurait pu paraître péjorative il y a à peine 5 ou 6 ans. Elle ne l’est plus aujourd’hui, tant cette pratique a fait du chemin chez la classe aisée et même moyenne. D’abord adossé à la nouvelle génération des hammams, surtout prisé par les femmes, le massage s’est imposé en tant que prestation à part et s’est créé une clientèle d’adeptes, désireux de profiter de quelques minutes de relaxation, souvent en milieu ou en fin de semaine. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des hommes d’affaires, des cadres supérieurs et même intermédiaires ainsi que des ministres se payer une séance de relaxation. Résultat de cet engouement, les instituts et centres de détente et de bien-être sont de plus en plus nombreux dans les grandes villes, suivant en cela une tendance amorcée par la capitale économique. Selon un professionnel de la place, on compte en moyenne quatre à cinq nouvelles ouvertures par an. Ils sont soit installés dans les hôtels, soit créés par des promoteurs privés. Et si ces opérateurs s’y mettent, c’est que le retour sur investissement paraît intéressant. Cependant, il est difficile d’arracher des informations sur le taux de fréquentation ou sur le chiffre d’affaires. Par contre, les gérants que nous avons pu interroger soulignent que les centres de bien-être ne se livrent plus une bataille de prix dans la mesure où ceux-ci sont pratiquement uniformes. Pour se démarquer, ils jouent plutôt la carte de la qualité de service. Ce qui inclut le professionnalisme des employés et même leur nationalité (aujourd’hui plusieurs instituts recrutent des masseuses professionnelles thaïlandaises), les produits de massage, ainsi que les services annexes, notamment le voiturier ou encore les collations.
Des produits de massage signés par des grandes marques internationales…
Si ces «extras» font la différence entre les instituts, la prestation initiale qu’est le massage est identique, si ce n’est le nom et la nature des produits et huiles qui changent parfois. Les services proposés sur le marché sont essentiellement le massage relaxant et le massage minceur qui comprennent tous les deux plusieurs variantes.
D’une durée pouvant aller de 30 à 60 minutes, ces massages sont le plus souvent faits par des masseuses et en cabines individuelles sur fond de musique choisie, le plus souvent, par le client. Le prix varie entre 150 à 280 DH pour un massage de 30 minutes et va jusqu’à une fourchette de 500 et 700 DH pour 60 à 90 minutes. Le différentiel s’explique, selon un professionnel, par le standing du centre de bien-être ainsi que par les produits utilisés.
La réflexologie se fraie un chemin…
Autre facteur de différenciation, la marque des produits utilisés. C’est le cas par exemple de la franchise les «Cinq Mondes» où on n’affirme n’utiliser exclusivement que des produits maison dans tous les centres ou encore du spa du Kenzi Tower où les massages sont faits avec les produits d’une marque de renommée mondiale.
Parmi les massages prisés, ceux offrant à la fois un prix abordable et ne consommant pas beaucoup de temps. Le massage relaxant de trente minutes, axé sur une seule partie du corps (le dos, le cuir chevelu, le visage et les jambes) et fait avec des huiles essentielles, constitue une grosse partie de la demande. Mais il peut tout aussi bien durer une heure ou une heure et demie, à la demande du client. «On s’adapte, il faut beaucoup de souplesse dans le métier», affirme le patron d’un des centres. Dans cette catégorie de massages relaxant, on innove. Certains, par exemple, misent sur l’exotisme avec une formule de «oriental traditionnel» à base d’huile chaude onctueuse orientale ou encore le massage dit Baliné fait selon un rituel de Bali (Indonésie) et à base de baume de beurre de noix tropicales. D’autres voguant sur le mal du siècle proposent des massages musculaires anti-stress censés délier les zones de tensions ou l’acupression (acupuncture sans aiguilles) fait avec les doigts. Il y a aussi le massage japonais qui se fait à même le sol, le client étant en général habillé d’un pantalon thaïlandais et d’un tee-shirt.
Des massages de minceur et de fermeté sont -l’on s’en doute- également proposés. D’une durée d’une heure, ces massages sont plutôt prisés par les femmes et se font à base de produits amincissants que les clientes amènent avec elles dans la majorité des cas.
Selon différents gérants, la clientèle est principalement âgée de 35 à 60 ans. On notera que des femmes de 25 à 35 ans optent, après l’accouchement, pour des massages délassant. Les femmes enceintes demandent aussi ce type de massages de détente qui sont faits à base de crème et non pas d’huiles essentielles. Celles-ci étant formellement interdites dans ces cas en raison de leurs effets sur les bébés.
Par ailleurs, les centres de bien-être soulignent une percée de la réflexologie. Cette discipline médicale non conventionnelle est basée sur le postulat que chaque partie du corps ou chaque fonction physiologique correspond à un point sur les mains, les pieds ou les oreilles. De ce fait, la stimulation de ces points par le massage permet de localiser les tensions et de rétablir l’équilibre du corps. Bref, les centres n’arrêtent pas d’élargir leur offre pour attirer une clientèle qui ne cesse d’augmenter.
