
Human Rights Watch dénonce l’exploitation inhumaine des enfants
Ils sont plus de 90 000 à travailler au Maroc.
L’ONG internationale Human Rights Watch (HRW) vient de rendre public son rapport annuel. Celle-ci dénonce une fois de plus le non-respect des droits des femmes et des domestiques au Maroc. Dans son document, l’ONG pointe du doigt les dispositions discriminatoires du code de la famille en matière de succession et le droit pour les maris de répudier unilatéralement leurs épouses. Ce qui va à l’encontre de la Constitution qui garantit l’égalité des deux sexes. HRW ne manque pas de dresser un état des lieux alarmant des conditions de travail des employés domestiques. «Malgré des lois interdisant l’emploi des enfants de moins de 15 ans, des milliers d’enfants en-dessous de cet âge -principalement des filles- travailleraient comme domestiques», souligne l’ONG. Celle-ci ne manque pas de relever que des filles âgées de seulement 8 ans continuent de travailler jusqu’à 12 heures par jour pour seulement onze dollars par mois. Le rapport indique également que «dans certains cas, les employeurs n’hésitent pas à frapper les jeunes filles et à les agresser verbalement, les empêchant ainsi de recevoir une éducation et ne les nourrissent pas correctement». Rappelons qu’en 2013, l’ONG américaine avait publié un rapport choquant sur les conditions de travail des enfants domestiques. Salaires dérisoires, horaires de travail excessifs, violences physiques et verbales, non-respect des dispositions de la législation marocaine avaient été mis en exergue. Si le code du travail fixe la durée hebdomadaire de travail à 44 heures pour la plupart des travailleurs, il ne couvre pas les travailleurs domestiques, avait déploré l’ONG.
Force est de reconnaître qu’aujourd’hui le fléau du travail des enfants a régressé dans le monde et le Maroc a suivi cette tendance.En 2012, 92.000 enfants, âgés de 7 à moins de 15 ans travaillaient, soit 1,9% de l’ensemble des enfants de cette tranche d’âge, contre 9,7% en 1999. Ces enfants travaillent pour la plupart dans l’agriculture, l’artisanat ou en tant que domestiques. Un projet de loi a été élaboré afin de réglementer la situation de milliers de travailleuses et travailleurs domestiques au Maroc, en leur accordant des protections juridiques. L’ONG avait appelé en novembre 2013 le Parlement à réviser ledit projet qui, rappelons-le, avait été approuvé par le gouvernement en juin 2013 pour qu’il soit conforme aux normes internationales. HRW estime que le projet de loi ne répond pas aux normes fixées par la Convention sur les travailleurs domestiques de l’OIT concernant notamment les contrats de travail, les congés payés par l’employeur, le salaire minimum, les mécanismes de résolution des conflits et des violations de droits, la définition des horaires de travail et la sécurité sociale.